UN PAS DE PLUS VERS LA FIN DES SPECTACLES D’ANIMAUX EN VACANCES

C’est un fait avéré : proposer des vacances avec des attractions est bien plus vendeur, surtout lorsqu’il s’agit de spectacles d’animaux, notamment pour les familles avec des enfants. Seulement, comme la majorité des personnes aujourd’hui, et avec la montée en puissance des droits protecteurs pour les animaux, ces attractions attirent de moins en moins !

La politique des géants de voyage en progression constante

Le groupe américain Expedia est mondialement connu pour être un acteur majeur en terme de voyages. Ce groupe est propriétaire de nombreuses autres structures telles que que Hotels.com, Trivago ou encore Abritel. Le groupe Expedia a décidé de jouer le jeu des bonnes résolutions et a annoncé au mois de novembre dernier, qu’à compter de l’année 2022, sa politique concernant le bien-être animal allait évoluer.

En effet, le groupe a pris la décision de bannir de son catalogue, tous voyages et toutes activités proposant des spectacles avec des cétacés en captivité, qu’il s’agisse de baleines, de dauphins ou encore d’autres animaux destinés uniquement à divertir un public. Pour cela, le groupe Expedia a laissé trente jours à ses partenaires commerciaux pour se mettre en adéquation avec cette nouvelle politique de l’entreprise.

Le groupe a tweeté « En conséquence, les attractions et les activités qui impliquent des performances ou des interactions avec des dauphins et d’autres cétacés ne seront plus disponibles sur nos sites ».

Évidemment, cette décision ne peut être que saluée même s’il reste à la mettre réellement en pratique en l’imposant à tous les partenaires et groupes avec qui Expedia travaille. L’application de cette volonté de mettre un terme au commerce du divertissement animal ne sera pas simple, et il faudra sûrement plus que quelques jours pour faire appliquer la nouvelle politique. 

Photo credit : Photo by Michal Mikulec on Unsplash 

Avec cette nouvelle décision majeure, le groupe Expedia rejoint les autres géants de voyage tels que AirBnB et Booking, en bannissant toutes les activités impliquant des interactions intentionnelles avec des animaux sauvages et exotiques lors des voyages proposés. Sont également bannis des activités proposées les cafés exotiques pour animaux de compagnie, les zoos itinérants, ainsi que toutes les attractions où les animaux sont élevés à des fins commerciales et de divertissement. Cette interdiction englobe de nombreuses espèces animales, qu’il s’agisse de cétacés, de grands félins, ou encore de reptiles.

Pour donner des exemples concrets, cette décision se concrétise aussi par l’arrêt de la vente de billets pour nager avec les dauphins, promener des animaux sauvages en laisse, ou encore promouvoir des parcs aquatiques. Parmi ces derniers, SeaWorld, possédant de nombreux parcs où -sur-vivent des animaux marins tels que les orques et les dauphins. Seulement, derrière tout le divertissement que cela peut procurer auprès du public, ces pauvres animaux souffrent de leur captivité comme nous le décrirons un peu plus loin dans l’article. Il faut souligner que depuis 2018, Thomas Cook a stoppé la vente de ces billets pour SeaWorld aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il a été rejoint par WestJet, AAA et Southwest Airlines.

Photo credit : Photo by Lisa Burghardt on Unsplash 

De nombreuses personnalités politiques et publiques ont travaillé sans relâche pour obtenir de telles avancées dans la protection animale. C’est notamment le cas de l’actrice Joanna LUMLEY, Katheryn WISE de l’ONG World Animal Protection ou encore l’épouse du premier ministre britannique Carrie JOHNSON.  Évidemment, de nombreux militants de la cause animale ont manifesté, protesté, et ont lancé des pétitions afin que ces géants du voyage migrent vers une politique plus respectueuse de l’animal.

Il en va de même pour Candice BATISTA, ambassadrice de World Animal Protection, qui fait campagne depuis plus de deux ans. L’Organisation avait alerté en 2020 sur le nombre d’animaux se produisant de par les réservations du site, à savoir plus de 1 000. Selon un rapport de l’ONG, quelques 3 600 cétacés étaient détenus en captivité à des fins touristiques dans le monde en 2019. Parmi ces derniers, 80 % représentaient le pourcentage de dauphins, possédés en majorité par seulement cinq pays : la Chine, le Japon, les États-Unis, le Mexique et la Russie.

Un tourisme se voulant de plus en plus éthique

Il existe deux formes de tourisme lors des voyages impliquant des animaux sauvages. D’un côté, un tourisme dit « cruel », impliquant les animaux avec un unique but de divertissement et de rentabilité financière, et d’un autre côté, un tourisme plus éthique, qui se développe au cours de ces dernières années.  Grâce aux mobilisations et aux interpellations de nombreuses organisations, associations et militants, le tourisme animalier se veut de plus en plus éthique, c’est à dire que le voyageur ne pourra pas nourrir, toucher ou encore monter sur l’animal.

Plusieurs critères non exhaustifs sont à prendre en considération lorsque l’on se demande si l’éthique et le respect de l’animal sont respectés. Il faut regarder si les animaux ont un espace de liberté suffisant et s’ils peuvent se mettre à l’abri du public, également si la distance avec les touristes est respectée et ci des derniers  peuvent nourrir les animaux.

Photo credit : Pixabay

C’est une distinction que le groupe Expedia a souhaité faire en continuant la vente de billets pour tous les sanctuaires et parcs nationaux habilités par les autorités compétentes. Par exemple, ces sanctuaires en bord de mer, doivent être accrédités et offrir aux animaux captifs un cadre de vie permanent. Il ne doit pas avoir d’interactions avec le public sauf si cela est autorisé et sous surveillance. Une condition supplémentaire est posée, impliquant que tous les animaux présents ne doivent pas être dans le sanctuaire ou le parc simplement pour se reproduire et servir de divertissement.

En effet, au delà de ces sanctuaires, de nombreux parcs et zoos existent, pas toujours très éthiques. Dans les pratiques peu responsables, on pense tout de suite aux balades à dos d’éléphants et les attractions avec des dauphins.

Il est devenu presque incontournable de se rendre dans un pays asiatique sans monter sur le dos d’un pachyderme lors d’une balade dans une forêt tropicale. Une pratique tellement populaire et pourtant si cruelle quand on regarde de plus près. Les pauvres animaux sont brisés dès leur plus jeune âge pour être les plus dociles possible, et ils sont affamés pour mieux obéir aux guides. De plus, les populations voisines auxquelles sont censés revenir les bénéfices de ces « promenades », ne perçoivent que très peu d’argent car la majorité   revient aux grosses entreprises. Depuis 2014, le groupe australien Intrepied Travel a stoppé les balades à dos d’éléphants.

Photo credit : Photo by Ricardo Gomez Angel on Unsplash 

Concernant les dauphins, ces pauvres cétacés sont confinés dans des bassins stériles et trop petits   pour qu’ils puissent se développer et vivre correctement. Ils n’ont pas d’autres choix que celui de nager en rond pendant toute une journée et toute une vie pour certains. Nombre de ces animaux meurent ainsi prématurément du fait des conditions stressantes de leur captivité. Il ne faut pas oublier les gestes répétitifs au quotidien et le bruit incessant de la foule. Les dauphins utilisant l’écholocalisation pour nager, encaissent les réverbérations de leurs propres sonars qui rebondissent sur les parois de leur prison de verre. Certains vont même jusqu’à broyer leur dentition pour essayer de s’échapper de leur cage. Aujourd’hui, on dénombre encore près de 3 000 dauphins captifs dans le monde utilisés pour divertir le public.

La décision du groupe Expedia et de nombreux autres géants du voyage va permettre de stopper petit à petit la promotion de ces parcs aquatiques, pour espérer la diminution du nombre de visiteurs. De plus, avec la mobilisation des nombreuses associations dénonçant les conditions de captivité et l’état des animaux, ces parcs pourraient enfin fermer et envoyer les animaux dans des sanctuaires dédiés.

Pour ce qui est de la baignade au milieu des dauphins lors des voyages organisés par les géants du tourisme, celle-ci est contrôlée une loi de 1992 sur la protection des mammifères marins. Aujourd’hui, il n’existe que quatre permis actifs pour pouvoir nager au milieu de ces animaux.

En 2005, le Costa Rica devient le premier pays à interdire la captivité des cétacés et autres mammifères marins. De son côté, le Royaume Uni reste toujours leader en matière de protection animale, il interdit depuis 1993 les parcs aquatiques et depuis 2019, Virgin Holidays et British Airways ont stoppé la vente de billets donnant droit à des attractions avec des animaux captifs.

Photo credit : Photo by Kunal Kalra on Unsplash 

En conclusion, le groupe Expedia a frappé fort avec cette décision importante. Il est nécessaire de faire prendre conscience aux mentalités que les animaux n’ont pas leur place dans un zoo ayant comme seul objectif de divertir le public. Le fait qu’un groupe comme Expedia prenne ses responsabilités face à la situation de l’exploitation abusive des cétacés va faire avancer la cause animale. Nous attendons maintenant que d’autres le suivent afin de stopper cette promotion exploitant les animaux sauvages à des fins commerciales.

Le meilleur moyen de profiter de ces animaux est de les rencontrer dans leur habitat naturel, un parc national ou un sanctuaire, mais toujours en faisant très attention au nombre de touristes pour éviter le stress aux animaux.

Anthony GIRAUDON

Photo credit : Pixabay

Sources & aller plus loin :

THEGUARDIAN.COM

RTBF.BE

LOOK-TRAVELS.COM

POSITIVR.FR

30MILLIONSDAMIS.FR

NOOVOMOI.CA

PETAFRANCE.COM