Mise à jour de la liste rouge IUCN et création du statut vert des espèces

Nouvelle mise à jour de la liste rouge des espèces de l’IUCN.

L’IUCN a rendu publique une nouvelle mise à jour de la liste rouge des espèces en danger d’extinction le 4 septembre dernier lors du congrès de l’IUCN rassemblé à Marseille.

Elle comprend désormais 138 374 espèces dont 38 543 menacées d’extinction soit environ 28% du total des espèces.

Dans un communiqué, l’IUCN précise qu’une « réévaluation complète des espèces de requins et de raies dans le monde a été faite et révèle que 37% des 1 200 espèces recensées et étudiées sont désormais menacées d’extinction, et démontre que des mesures de gestion efficaces font défaut dans la plupart des océans du monde. L’ensemble des espèces menacées de requins et de raies sont surexploitées, 31% étant en plus affectées par la perte et la dégradation des habitats et 10% par les changements climatiques. ». Par comparaison en 2014 lors de la dernière étude sur ces animaux, on estimait que 24 % des espèces étudiées étaient en danger.

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Le plus grand lézard vivant du monde, le dragon de Komodo (Varanus komodoensis), est passé de « Vulnérable » à « En danger » sur la Liste rouge de l’UICN. L’espèce, endémique d’Indonésie et présente uniquement dans le parc national de Komodo, classé au Patrimoine mondial, et sur l’île voisine de Flores, est de plus en plus menacée par les impacts des changements climatiques. La hausse des températures mondiales, et donc du niveau de la mer, devrait réduire l’habitat favorable au dragon de Komodo d’au moins 30% au cours des 45 prochaines années. En outre, alors que la sous-population du parc national de Komodo est actuellement stable et bien protégée, les dragons de Komodo vivant en dehors des aires protégées, sur l’île de Flores, sont également menacés par une perte d’habitat importante en raison des activités humaines en cours.

Photo credit : Le Fil (véto)

Les chiffres ci-dessus ne correspondent qu’aux espèces évaluées dans la Liste rouge de l’UICN jusqu’à présent. Toutes les espèces de la planète n’ont pas encore été évaluées, mais la Liste rouge trace un aperçu, un portrait utile de ce qui arrive aux espèces à l’heure actuelle et souligne le besoin urgent de prendre des mesures de conservation. Pour un grand nombre de groupes taxonomiques, il n’est pas possible d’indiquer les pourcentages relatifs d’espèces menacées car ces groupes n’ont pas été suffisamment évalués. Dans de nombreux cas, les efforts d’évaluation se sont particulièrement focalisés sur les espèces menacées ; par conséquent, le pourcentage d’espèces menacées pour ces groupes serait fortement biaisé. 

Source

https://www.iucn.org/fr/news/species/202109/les-especes-de-thon-se-retablissent-malgre-les-pressions-croissantes-sur-la-vie-marine-liste-rouge-de-luicn

Création d’un statut vert des espèces

En parallèle de la liste rouge des espèces, l’IUCN developpe depuis 2012 ce qu’ils appellent le statut vert. Des chercheurs l’ont déjà appliqué sur plus de 180 espèces. Son objectif est d’évaluer l’impact des mesures de conservation. Les guides, standards et premiers résultats ont été publiés dans la revue Conservation Biolog.

« Empêcher l’extinction des espèces est l’objectif ultime que les écologistes ont traditionnellement poursuivi. Mais nous avons fini par comprendre que le vrai succès serait d’inverser le déclin au point où les animaux, les champignons et les plantes remplissent leurs fonctions écologiques dans toute leur aire de répartition, ce qui donnerait lieu à des espèces qui non seulement survivent, mais prospèrent », a déclaré le Dr Jon Paul Rodríguez. , président de la Commission de la survie des espèces de l’UICN.

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Le statut vert de l’UICN classe les espèces en 7 catégories de rétablissement des espèces, indiquant dans quelle mesure les espèces sont épuisées ou rétablies par rapport à leurs niveaux de population historiques.

Entièrement rétabli (score de rétablissement de l’espèce 100 %), légèrement appauvri (> 80 %), modérément appauvri (> 50 %), largement appauvri (> 20 %), gravement appauvri (> 0 %), éteinte à l’état sauvage (0%) et indéterminée.

Chaque évaluation du statut vert le rétablissement de l’espèce, l’héritage de la conservation, c’est-à-dire l’efficacité des mesures de conservation jusqu’à ce jour, la dépendance d’une espèce aux actions de conservation et le gain par conservation, qui mesure l’impact attendu des mesures planifiées dans les dix ans à venir. Chacune de ces mesures dépend d’un indice calculé par les standards édités par l’IUCN. Le score obtenu avec ces indices permet aux conservateurs de classer les espèces dans des catégories.

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Selon un article du Figaro : « Elle a donné comme exemple le condor californien, classé «en danger critique» d’extinction depuis les années 1990, mais dont la population augmente très lentement à l’état sauvage, avec 93 adultes aujourd’hui, grâce à des réintroductions et une forte protection. Sans cela, il aurait disparu à l’état sauvage, a-t-elle relevé. Le Statut vert doit permettre de voir le potentiel de rétablissement d’une espèce à court et long terme, jusqu’à un siècle. »

Ce nouveau statut sera intégré à la liste rouge IUCN afin d’avoir une vision plus globale pour chaque espèce étudiée : «  Avec le statut vert de l’UICN, nous disposons désormais d’un outil complémentaire qui nous permet de suivre le rétablissement des espèces et d’améliorer considérablement notre compréhension de l’état de la faune dans le monde ». »

Alexandra Morette

 

Sources :

https://www.iucn.org/fr/node/34818

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-statut-vert-de-l-uicn-pour-mesurer-les-efforts-de-preservation-20210904

Plus d’informations

https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/cobi.13756