Les jeunes seraient plus susceptibles de vouloir détenir des animaux sauvages.

Un article intéressant est paru dans Plos One le 26 janvier 2022 sur une analyse sociologique quant à la détention d’animaux sauvages chez les particuliers. Dans leur article « Younger generations are more interested than older generations in having non-domesticated animals as pets », les auteures Cronin KA, Leahy M, Ross SR, Wilder Schook M, Ferrie GM, Alba A tentent de comprendre comment les animaux exotiques sont représentés sur les photos et comment cela influence notre perception de la détention des animaux exotiques.

Il n’est plus à démontrer que le commerce et la détention des animaux sauvages peuvent avoir des impacts négatifs sur les animaux mais également sur les populations in situ de son espèce. En effet, étant difficile de reproduire l’écosystème dans lequel l’animal développe des comportements naturels, la captivité ne peut répondre pas à ses besoins fondamentaux. Outre des problématiques de bien-être animal, ce commerce pose également des questions éthiques, sanitaires (avec les zoonoses) et de biodiversité (espèces dites envahissantes). Code Animal a déjà écrit des articles et des dossiers plus détaillés sur ces questions spécifiques.

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Aussi le commerce des animaux sauvages à destination des particuliers est facilité par internet et notamment les réseaux sociaux, sur lesquels il est très facile de s’en procurer. Aussi, l’exposition du grand public aux vidéos et aux photos de ces animaux peut augmenter le désir d’en posséder.

L’étude fait état de recherches scientifiques démontrant que voir un animal sauvage dans un environnement humain (à la maison par exemple) rendrait susceptible plus de 30% des personnes interrogées de percevoir ces animaux (en l’occurrence un chimpanzé ou des primates) comme des animaux de compagnie, en opposition aux personnes qui regardent une image des mêmes animaux dans leur environnement naturel.

Ce qui est intéressant de noter dans ces différentes études est que ce serait l’environnement dans lequel est présenté l’animal qui influencerait la perception du public et la normalisation de la détention des animaux dans des environnements captifs.

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Dans la même veine, les chercheurs de l’étude mentionnée ont cherché à comprendre comment les photos d’animaux affectent la vision des personnes quant à la détention des animaux exotiques, en particulier l’effet du contexte dans lequel l’animal est mis en scène. Pour ce faire, ils ont montré à des volontaires des photos de pythons et de paresseux dans six contextes différents et leur ont demandé dans quelle mesure ils étaient d’accord avec l’énoncé « J’aimerais avoir un python/paresseux comme animal de compagnie ». Les paramètres allaient d’un cadre de zoo sans présence humaine à un cadre urbain où les humains sont en contact avec les animaux.

Les résultats de l’étude sont assez surprenants puisque, dans l’ensemble, 38,71 % des répondants ont indiqué qu’ils aimeraient avoir un paresseux comme animal de compagnie, et 20,96 % des répondants ont indiqué qu’ils aimeraient avoir un python comme animal de compagnie.

Contrairement au postulat énoncé précédemment, le contexte visuel dans lequel l’animal a été présenté dans cette étude n’était pas un prédicteur significatif de l’intérêt pour la possession d’un animal de compagnie ni pour les paresseux, ni pour les pythons. Les auteurs tentent d’expliquer cette contradiction par le fait que peut-être ce sont les espèces choisies qui ne sont pas assez charismatiques, ou que d’autres paramètres ont pu interféré dans les résultats supposés.

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Ce qui est intéressant de noter des résultats est que les jeunes générations ont tendance à être plus d’accord avec l’affirmation selon laquelle elles aimeraient avoir un paresseux ou un python comme animal de compagnie. Les femmes ont déclaré moins d’intérêt pour la possession d’un python comme animal de compagnie que les autres genres.

L’étude note cependant qu’il existe une divergence entre l’intérêt pour détenir un animal sauvage et le fait de réellement le détenir. Une étude supplémentaire serait intéressante pour comprendre la raison pour laquelle les humains souhaitent détenir des animaux sauvages mais ne le font pas réellement. Et pourquoi d’autres le font réellement. L’idée derrière ces études étant de comprendre le contexte et de mettre en place des outils afin de diminuer le commerce et la détention de ces animaux chez les particuliers.

Alexandra