LE TIGRE VICTIME DE SA PUISSANCE

En une décennie, le nombre de tigres à l’état sauvage en Asie est passé de 100 000 à moins de 4000 individus aujourd’hui.

Cet effondrement est dû, d’une part à la population humaine croissante qui empiète de plus en plus sur le territoire des tigres et détruit leur habitat, mais surtout au braconnage de ces animaux mythiques.

En effet, le tigre est symbole de puissance aux yeux des Hommes, en découle donc toutes sortes de potions et remèdes qui soigneraient arthrite et rhumatismes et qui augmenteraient la « virilité » et la libido des hommes…

Il existe aujourd’hui des centaines d’élevages légaux ou illégaux, majoritairement en Asie.

On en compte plus de 200 rien qu’en Chine, ce qui équivaudrait à 6000 tigres en captivité.

On trouve également des élevages au Laos, Vietnam, Thaïlande, Afrique du Sud, République Tchèque, États Unis.

Pour être légaux, les éleveurs se déclarent comme étant des zoos, des sanctuaires ou des lieux touristiques, des statuts qui servent de couverture mais qui dissimulent en réalité, de véritables fermes à tigre.

Les élevages illégaux sont plutôt dissimulés dans des jardins ou sous-sol privés.

Il y a aujourd’hui plus de tigres en captivité que de tigres en liberté.

Pourquoi tant d’élevages ?

C’est un business juteux, les Hommes ont trouvé de nombreuses manières de gagner de l’argent en exploitant les tigres :

  • Les spectacles de tigres et exhibitions dans les zoos ou autres attractions touristique

Les bébés et jeunes félins sont particulièrement recherchés car ils permettent d’offrir une interaction sécurisée avec les visiteurs.

Les petits sont immédiatement retirés à leur mère, quand dans la nature, la mère garde son petit auprès d’elle deux ans.

Les tigres sont exploités et manipulés à la chaîne comme des jouets.

La fabrication de vin de tigre, fait à base d’os trempés dans une préparation d’alcool de riz, d’extraits de serpents et d’herbes.

Cette production de masse serait une véritable industrie, une bouteille peut être vendue entre 200 et 600 euros.

Les acheteurs croient naïvement que le vin de tigre aurait des propriétés aphrodisiaques et donnerait aux hommes libido et puissance…

Au Vietnam c’est la pâte de tigre qui est populaire pour les mêmes raisons.

  • Il existe également un marché de bijoux et produits de luxe faits à base d’os, dents, griffes ou peaux de tigres, comme des perles d’os, des peaux pour tapis ou décoration murale, des dents serties sur des métaux précieux.

Les vendeurs de ces produits mentent aux clients, en déclarant que les animaux ne sont pas tués mais endormis grâce à des somnifères afin de pouvoir couper leurs os.

Des conditions de vie horrifiantes.

Dégriffés, arrachés à leur mère à peine nés, sous alimentés et élevés en cage sur du béton.

Voilà la vie qui est offerte à ces tigres qui ne vivront pas bien longtemps.

Des enquêtes révèlent des photos de tigres amaigris et enfermés dans des cages minuscules en sous-sol, parfois même dans le noir.

Au-delà du drame que constitue la détention de tigres, ce commerce juteux menace considérablement les derniers tigres en liberté.

En effet, un tigre adulte de trois ans peut se vendre 50 000€.

Cette demande qui explose ne laisse aucune chance pour les tigres sauvages exposés aux villageois ou aux chasseurs, qui voient là, une occasion exceptionnelle et inespérée de gagner beaucoup d’argent.

Que fait la loi?

Les pays concernés tentent de lutter en adoptant des lois visant à interdire l’élevage de tigres à but commercial ou visant à interdire le trafic et la vente de produits dérivés de tigres.

Malheureusement les moyens déployés sont largement insuffisants par rapport à ce trafic organisé de grande ampleur, pour lequel la demande ne cesse d’augmenter.

La CITES, convention interdisant le commerce de tigres et de parties de tigres, a été signée en 1987 par des pays d’Asie comme le Laos et la Chine.

En 2007, lors d’une conférence de la CITES, les pays ont adopté une décision selon laquelle les tigres ne devraient en aucun cas être élevés en vue d’être commercialisés, et que les pays ayant des fermes d’élevage de tigres devraient réduire leurs activités au minimum nécessaire afin d’appuyer les objectifs de conservation.

Les acteurs de ce commerce se défendent en expliquant que quoi qu’il en soit, la demande existera, et que ce sont ces élevages, satisfaisant la demande, qui permettent aux derniers tigres en liberté de rester en vie…

Un grand nombre d’organisations et associations se démènent  pour sauver les tigres, il est important de les soutenir.

Certaines proposent des adoptions symboliques qui permettent de financer les actions visant à lutter contre ce trafic immonde.

https://wildlifejustice.org/

https://www.bornfree.org.uk/adopt

https://www.wwf.fr/projets/ensemble-sauvons-les-tigres-tx2

Collet Lucie

Source

National Geographic 

Brut

Maxi Sciences

Le Point

Mongabay