Historique : la prise en compte du bien-être animal dans une résolution de l’ONU !

C’est une première historique !

L’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA) s’est réunie ce 28 février 2022 à Nairobi.

Lors de la 5e session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA), les pays participants ont adopté une résolution pionnière proposée par 6 pays africains (Ghana, Ethiopie, Burkina Faso, Sénégal, République Démocratique du Congo, Sud Soudan) et le Pakistan qui lie le bien-être animal à la santé humaine et à l’environnement. C’est un premier pas vers la prise en compte du bien-être animal au niveau mondial !

Plus en détail, la résolution adoptée relie sans équivoque la façon dont les humains affectent la santé et le bien-être des animaux par ses actions et leurs impacts qui provoquent notamment la perte de biodiversité, l’émergence de maladies zoonotiques, les changements climatiques et la pollution de l’environnement.

Le bien-être animal ne fait actuellement pas partie du mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement. Cette résolution demande au PNUE de préparer un rapport sur le lien entre le bien-être animal, le bien-être humain et un environnement « propre » et d’inclure ainsi l’amélioration du bien-être des animaux dans ses études.

Lire la résolution (EN)

Quelques chiffres pour comprendre le contexte :

Les conditions de vie des animaux d’élevage et les systèmes de production dans lesquels ils sont élevés ont un impact sur la biodiversité et la conservation de l’environnement. La production animale serait « le moteur le plus puissant de la perte d’habitat sur Terre » (1) et 80 % des espèces d’oiseaux et de mammifères terrestres actuellement considérées comme menacées à cause, notamment, de la perte d’habitat due aux activités agricoles. L’intensification de l’élevage contribue également à « l’épuisement des stocks marins », puisqu’une partie importante des poissons finissent transformés en aliments hyperprotéinés pour porcs et poulets.

La chaîne d’approvisionnement du bétail représente également 16,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Même si les émissions de combustibles fossiles sont arrêtées, les émissions du système alimentaire mondial empêcheraient d’atteindre l’objectif de 1,5° de l’Accord de Paris et rendraient 2°C difficile à atteindre. (2)

L’élevage des animaux contribue de manière significative au changement climatique par l’émission du gaz à effet de serre « méthane » (3) parce que ce gaz lié à l’oxyde nitreux se décomposent plus rapidement que le CO2. La réduction du nombre d’animaux d’élevage peut avoir des effets rapides sur l’atténuation du réchauffement climatique. (4)

Source : Unsplash

L’impact environnemental, y compris la pollution de l’eau, du sol et de l’air, de l’élevage intensif est considéré comme important. Les animaux d’élevage représenteraient pour 64 % des émissions anthropiques d’ammoniac qui contribuent aux pluies acides et à l’acidification des écosystèmes. C’est la plus grande source de pollution de l’eau, contribuant aux zones mortes et à l’eutrophisation. (5)

Loin d’inclure explicitement le bien-être animal dans le mandat du PNUE, la résolution proposée propose de considérer le bien-être animal – en particulier son absence – comme un facteur potentiel d’impact négatif sur l’environnement.

L’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA) 

Établi en 1972, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE ou UNEP en anglais) est l’entité du système des Nations Unies désignée pour répondre aux problèmes environnementaux. Le PNUE promeut la mise en œuvre cohérente de la dimension environnementale du développement durable ; il assure la défense de l’environnement mondial. Il développe également des rapports et documents sur ces domaines de compétence ainsi que des traités d’application.

Son siège se situe à Nairobi, au Kenya.

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dépend notamment du PNUE, il a été créé en 1988 sur la demande du G7 et regroupe aujourd’hui 195 Etats-membres.

L’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (ANUE ou UNEA en anglais) est l’organe décisionnel le plus élevé au monde en matière d’environnement. L’UNEA fixe le programme environnemental mondial et a pour objet de prendre des décisions stratégiques sur les questions environnementales, de fournir une orientation politique dans le travail du PNUE et de promouvoir une interface entre la science et la politique. Comprendre ces défis et préserver et réhabiliter notre environnement est au cœur de l’Agenda 2030 pour le développement durable.

L’Assemblée pour l’environnement se réunit tous les deux ans pour définir les priorités des politiques environnementales mondiales et développer le droit international de l’environnement. Par ses résolutions et ses appels à l’action, l’Assemblée fait preuve de leadership et catalyse l’action intergouvernementale en matière d’environnement.

source : Unsplash

Actions et collaborations de Code Animal

Grâce à nos partenaires World Federation for Animals et Eurogroup for Animals, Code Animal a été très actif sur cette résolution. Nous avons suivi son écriture et son développement et avons demandé au gouvernement français de se positionner en faveur de cette résolution lors de la 5e session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA). Selon nos informations, la France aurait été moteur dans les négociations ! C’est une belle nouvelle !

Alexandra

Sources :

https://www.eurogroupforanimals.org/news/landmark-resolution-recognising-animal-welfare-adopted-unea

https://www.unep.org/environmentassembly/unea5

https://www.eurogroupforanimals.org/news/unea-could-adopt-resolution-recognising-link-between-environment-sustainable-development-and

  1. Machovina et al (2015) quoted in Greenpeace, Less is More, 2018, p.25
    2. Clark, Michael A. et al. 2020. Global food system emissions could preclude achieving the 1.5° and 2°C climate change targets. Science 370: 705-708 
    3. FAO. 2006. Livestock’s long shadow. Environmental issues and options. 
    4. Eisen, Michael B. and Patrick O. Brown. 2022. Rapid global phaseout of animal agriculture has the potential to stabilize greenhouse gas levels for 30 years and offset 68 percent of CO2 emissions this century. PLOS Climate 1(2): e0000010.
    5. FAO. 2006. Livestock’s long shadow. Environmental issues and options.