Victoire : La région Centre-Val de Loire prend position pour des cirques sans animaux !

Dans le cadre de notre campagne nationale pour des cirques sans animaux et notre implication dans la région Centre-Val de Loire à travers notre campagne locale dans le département du 37, nous avons poussé la démarche plus loin en contactant le conseil régional.

Pourquoi cette région ?

Parce que depuis plus de 3 ans nous sommes impliqués dans le département du 37 et la région de Tours. Avec l’aide d’associations locales, nous avons réussi à obtenir un festival international du cirque sans animaux sauvages, que la ville de Tours se positionne pour des cirques sans animaux ainsi que d’autres villes du département et renommer un jardin de la ville en hommage à l’éléphant Fritz.

Plus largement dans la région, suite aux actions de militants et/ou associations locales soutenues par Code Animal, toutes les grandes villes – sauf Orléans – ont également signé le vœu de Code Animal pour des cirques sans animaux : Chartres, Blois, Bourges, Châteauroux et Tours.

Il semblait alors assez logique de se rapprocher du conseil régional pour que lui aussi se positionne en soutien aux nombreuses villes ayant signé le vœu.

Lire sur notre campagne dans le 37

La démarche

A l’été 2020, nous avons donc pris contact avec le Groupe « Écologistes » et Monsieur Charles Fournier, le président du groupe pour lui faire part de notre souhait. Après en avoir discuté avec le  Groupe « Socialistes, Radicaux et Démocrates », groupe majoritaire du conseil qui a donné son approbation, le vœu a donc été discuté le 17 décembre lors de l’assemblée plénière.

Le débat & le vote

L’exposé des motifs pour le vœu est lu par Estelle COCHARD du groupe écologiste et arrive après 5h de séance.

« aucun animal ne souhaiterait passer sa vie dans une cage ne sortant que pour effectuer des tours dégradants ».

« Les animaux ont droit au respect car ce sont des êtres vivants, nous devons donner aux animaux le droit de vivre sans être torturés par les humains mais cela nous donne avant tout des devoirs : le devoir de ne pas torturer, détruire ou rendre malheureux des êtres vivants quand bien même ils sont différents de nous. Il est dans notre intérêt de respecter le monde vivant, écologique comme animal, si on le détruit, on se détruit nous-même. »

Cette déclaration est historique dans le sens où la condition animale et le droit des animaux est débattu dans l’arène politique et démocratique à tous les niveaux cette fois, que ce soit les conseils municipaux, l’Assemblée Nationale mais également les conseils régionaux.

L’intervention du groupe Union de la Droite et du Centre par Madame Isabelle MAINCION a été assez lunaire dans les arguments présentés qui semblent être fondés uniquement sur de l’expérience personnelle « témoignages », « moi-même je peux vous dire », etc. Alors qu’en face les études scientifiques ne laissent aucun doute sur le fait que les structures itinérantes ne peuvent en aucun cas répondre aux besoins physiologiques des animaux : Ros Clubb, Georgia Mason, I. Hannier, KH Lindau, etc. Sans compter les rapports commandés par les gouvernements qui ont déjà interdit la présence d’animaux sauvages dans les cirques comme le Royaume-Unis.

Crédit Photo : Les Pisteurs / Code Animal 2019

Le cas des ours des Poliakov a été mentionné par cette élue en disant « aucun vétérinaire n’a eu le droit de les approcher » afin de vérifier leur état. Ce qui est complétement faux, Madame Florence Ollivet Courtois connaissait certainement bien le cas comme elle était la vétérinaire référente de ce dossier.

Puis elle continue sur l’Ordre des Vétérinaires français qui confirme la position de la FVE en 2017 :

Cette position a été reprise par l’Ordre des Vétérinaires en France en 2017 et est toujours consultable sur leur site internet :
L’ORDRE DES VETERINAIRES CONFIRME LA RECOMMANDATION AINSI PRISE PAR LA FVE DE PROMOUVOIR L’INTERDICTION DANS LES ETATS EUROPEENS DE L’USAGE DES MAMMIFERES SAUVAGES DANS LE CADRE DE CIRQUES ITINERANTS QUI NE PEUVENT SATISFAIRE AUX BESOINS PHYSIOLOGIQUES ET SOCIAUX DE CES ANIMAUX.

Lire plus sur notre campagne avec des vétérinaires

Elle conclut par une attaque non fondée sur les « militants de protection animale » en précisant que le devenir des animaux sauvages dans les cirques, si une loi d’interdiction était mise en place, n’inquiète pas les défenseurs des animaux puisque la mise en liberté des animaux dans les milieux naturels est une « utopie ». Cela est une fois de plus faux, c’est précisément pour cette raison que la majorité des associations de protection animale faisant partie du groupe de travail interministériel cirque demande une transition et une interdiction immédiate de la reproduction et des nouvelles acquisitions. Il est urgent de « couper le robinet » dès maintenant pour permettre de lisser le flux des animaux et permettre de trouver des solutions pour ces animaux mais aussi pour les professionnels. Sans compter que Code Animal a une campagne en cours pour la création de structures d’accueil pour la faune sauvage captive incluant par exemple la création d’un cadre juridique sur ce qui est une structure d’accueil précisément.

Lire sur notre campagne pour la création des structures d'accueil

Photo Crédit : Les Pisteurs / Code Animal

C’est donc pour ces raisons peu fondées que le groupe Union de la Droite et du Centre a voté contre le vœu.

Pour conclure, Marc GRICOURT du Groupe Socialistes Radicaux et Démocrates et maire de Blois approuve les considérants de l’exposé des motifs et soutien le vœu en mentionnant que la question de la condition animale est émergente dans notre société et qu’il est important d’avancer sur ces sujets.

Une victoire de plus pour les animaux sauvages et Code Animal : la Région Centre val de Loire adopte à 38 voix le vœu symbolique et deux résolutions :

En conséquence, le Conseil régional Centre-Val de Loire, réuni le 17 décembre 2020 à Orléans :

  • apporte son soutien aux communes du territoire régional qui ont pris ou prendront position pour des cirques sans animaux sauvages ;
  • demande à l’Etat d’engager notre pays dans la voie de l’arrêt progressif de la présence d’animaux sauvages dans les structures itinérantes.

Après la Corse en 2018, c’est la Région Centre-Val de Loire qui s’implique, première sur le territoire métropolitain.

Un rappel à la Ministre Barbara Pompili

« Mardi 29 septembre la Ministre de l’Environnement Barbara Pompili a bien fait des annonces concernant des mesures relatives à la protection du droit des animaux dont l’interdiction progressive de présentation et de reproduction des animaux sauvages dans les cirques. Mais en l’absence d’un calendrier et d’un plan concret cela reste flou et à l’état d’annonce. De ce fait, il est toujours important de maintenir cette question dans le débat public et de continuer de prendre position en faveur de l’application des mesures dans le cadre réglementaire afin d’assurer une réelle transition pour les animaux des cirques ainsi que pour les professionnels. »

Code Animal continue de travailler avec le Ministère sur l’application de ces annonces avec d’autres associations de protection animale.

Lire notre article sur les annonces du gouvernement

Alexandra Morette

Sources :

Actu

Elus Ecologistes Région Centre-Val de Loire

Replay des débats