Retour sur le procès du dresseur d’ours Poliakov.

Soutien à la campagne d’AVES France.

Alexandre Poliakov et Dany Bruneau, ou le couple Poliakov, sont des dresseurs d’animaux non domestiques. Ils possèdent notamment des ours, utilisés lors de « spectacles » publics et privés, lors desquels ces animaux exerceront des tours contre-nature.

Plusieurs associations de défense de la cause animale suivaient de près les animaux détenus afin de s’assurer du bon traitement de ces derniers. Les associations One Voice et AVES France avaient alors capturé des images faisant état de maltraitance. AVES France a déposé une plainte contre le couple Poliakov en décembre 2019, se constituant avec d’autres associations parties civiles.

L’audience avait lieu le mercredi 12 mai 2021 pour « sévices graves » sur des animaux apprivoisés, captifs et détenus dans un environnement pouvant être cause de souffrance.

Bien que seule la maltraitance envers Micha (depuis décédé en raison des conditions de vie déplorables), l’un des trois ours que possède le couple, fut retenue, le tribunal correctionnel de Blois a déclaré coupable, ce mercredi 1er septembre 2021, Alexandre Poliakov des chefs d’accusation suivants :

  • mauvais traitements envers un animal placé sous sa garde par exploitant d’un établissement détenant des animaux (sur Micha, pour les faits commis à Raquinghem en septembre 2019 : lors d’une représentation devant le public où l’ours est contraint à faire des tours comme tenir sur un gros ballon; filmé par AVES France, on y voit les longues griffes et les plaies rouges sur le corps de Micha. Un contrôle avait par la suite constaté plusieurs manquements, notamment liées à l’infrastructure qui maintenait les ours captifs ainsi qu’un manque de soins vétérinaire – qui a alors été requis par une mise en demeure adressée au couple),
  • exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques,
  • ouverture non autorisée d’établissement détenant des animaux non domestiques,
  • exploitation d’établissement détenant des animaux d’espèces non domestiques sans certificat de capacité,
  • détention en captivité d’un animal non domestique d’une espèce protégée sans avoir procédé à son identification,

S’agissant des psittacidés, car le couple possède d’autres animaux : le placement ou maintien d’animal sauvage apprivoisé ou captif dans un habitat, environnement ou installation pouvant être cause de souffrance (entre le 20 septembre 2018 et le 17 octobre 2019).

Il a donc été condamné à une peine d’emprisonnement de 4 mois assortis du sursis simple et d’une peine d’amende de 150 euros.

Sa compagne, Madame Bruneau, a également été reconnue coupable pour ce dernier chef (soit placement ou maintien d’animal sauvage apprivoisé ou captif dans un habitat, environnement ou installation pouvant être cause de souffrance entre le 20 septembre 2018 et le 17 octobre 2019 pour les psittacidés) et ainsi condamnée à régler une amende de 150 euros

Crédit photo : AVES France

AVES France précise également sur son site internet que « Le montant dérisoire des amendes prononcées résulte de la situation financière des prévenus, le Procureur ayant requis des peines qui ne « rajoutent pas de la misère à la misère », d’après ses propres termes lors de l’audience. »

Le couple n’a en aucun cas été relaxé, contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias : la maltraitance n’a certes pas été retenue, mais ils ont été condamnés pour mauvais traitements. En effet, les deux sont à distinguer.

La maltraitance est réprimée par l’article 521-1 du Code pénal alors que les mauvais traitements sont réprimés par l’article R. 654-1 du Code pénal. La distinction est assez compliquée à saisir, car dans certains cas, les faits constituant des actes de maltraitance sembleraient également pouvoir correspondre à des sévices ou actes de cruauté. Dans les deux cas, il y a une intention de nuire, la différence réside davantage dans la volonté de faire souffrir. Là où il y a un rôle actif et volontaire de l’humain à faire du mal à l’animal, il y a maltraitance, alors que si la souffrance de l’animal provient d’omission, d’un désintérêt ou de brutalité, on parlera alors de mauvais traitements.

Aussi, les mauvais traitements sont généralement des actes moins graves et non définitifs, d’où la qualification de « maltraitance ».

La jurisprudence n’est pas toujours limpide sur cette distinction, et il peut être difficile d’accepter que le décès de l’ours Micha et l’état de santé de Franca (anciennement Glasha) et Bony soit involontaire, lorsque c’est clairement évitable.

De plus, les peines complémentaires demandées par les associations n’ont pas été retenues et c’est notamment la raison pour laquelle l’association AVES France s’est adressée à la Préfecture, qui est compétente pour ordonner le placement des deux ours dans des structures spécialisées. Il est inconcevable que ces deux individus retournent à leur vie de misère, qui pourra les mener à leur mort, comme ce fut le cas de Micha.

Ainsi, l’association demande :

  • le placement définitif dans des établissements spécialisés (notamment ceux qui les ont accueillis depuis novembre 2019),
  • le retrait des certificats de capacité d’Alexandre Poliakov et Dany Bruneau,
  • la fermeture de l’établissement itinérant de présentation au public d’animaux vivants d’espèces non domestiques ainsi que de l’établissement d’élevage d’ours non ouvert au public exploité par le couple.

Une pétition a par ailleurs été lancée afin de soutenir la demande de placement. Mobilisons-nous afin d’offrir une fin de vie digne à Franca et Bony et leur éviter le  triste sort de Micha.

Peneloppe

Signez et partagez la pétition d'aves france

Source :

https://www.aves.asso.fr/2021/09/affaire-poliakov-mobilisation-suite-au-verdict-scandaleux-qui-condamne-les-dresseurs-sans-leur-retirer-leurs-animaux/