Préservation des éléphants au Sri-Lanka

Le Sri-Lanka va interdire l’importation de produits plastiques pour préserver sa population d’éléphants

 

Au début du XXème siècle, le Sri-Lanka comptait environ 12000 éléphants. Le nombre d’individus s’est considérablement réduit en quelques années pour tomber à 7000 individus. Cette chute est d’autant plus inquiétante lorsqu’on sait qu’il n’y a au total qu’entre 35000 à 50000 éléphants d’Asie répartis sur 12 pays : Le Bangladesh, la Birmanie, le Cambodge, la Chine, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Népal, la Thaïlande, le Vietnam, l’Inde (qui abrite plus de la moitié de la population totale) et le Sri-Lanka.

Pour protéger cette espèce si précieuse, classée sur la liste rouge de l’Union InternaIonale pour la ConservaIon de la Faune, l’Etat Sri-Lankais a décidé d’ interdire sous peu l’importation de produits plastiques dans le pays car ce matériau est une des causes non négligeables de la mortalité du pachyderme. Par la voix du ministre de l’environnement Sri-Lankais, Mr Mahinda Amaraweera, le gouvernement a en effet déclaré le 28 août dernier qu’une législation était en cours de création pour mettre un terme à l’importation de ce type de déchets qui finissait dans les décharges à ciel ouvert du pays et qui était nocif pour nombre d’autres espèces. Seront visés en priorité les jouets et les ustensiles de cuisine qui représentent une part importante des produits jetés. La production locale pourrait aussi être obligée de revoir sa copie dans ses modes de fabrication pour amplifier l’effet bénéfique de cette démarche.

En effet, le plastique qui jonche les dépotoirs est souvent ingéré par les éléphants. Lors d’autopsies, ce déchet a été retrouvé parfois par kilos dans l’estomac des éléphants morts qui avaient fouillé dans les décharges. Nous pouvons citer l’ exemple, en 2018, de dépouilles de 6 éléphants retrouvés dans une décharge du nord du pays. Il s’est avéré que c’est la consommation d’une très grande quantité de plastiques qui a causé leur décès. Ces problèmes sont récurrents ces dernières années.

D’après une enquête, entre 10 à 20 éléphants se nourriraient chaque jour au sein des décharges sur les 50 sites réparIs dans tout le pays.
Depuis 2017, la fabrication et l’importation de plastique d’emballage alimentaire non biodégradable ou les sacs plastiques sont déjà interdites au Sri-Lanka . Comme un point d’arrêt et un signal fort, 49 conteneurs de déchets ont été renvoyés en 2019 par l’Indonésie en Europe et aux Etats-Unis.

L’aspect environnemental d’un déchet, de sa création à sa fin de vie doit être un problème traité dans sa globalité. Envoyer au loin par bateau nos détritus n’est plus sanitairement et éthiquement acceptable, les populaIons et la faune locales en étant très affectés . Nous nous devons d’être à la hauteur de l’enjeu, nous qui nous disons « pays développés » alors que des pays en voie de développement ont déjà instauré des logiques environnementales plus pérennes et vertes pour protéger leurs espèces.

Pour finir, et pour montrer la nocivité du plasIque, voici quelques chiffres qu’il est toujours bon de rappeler :

. 1/3 : c’est la proportion de plastique (sacs, bouteilles), qui finissent chaque année dans la nature. Quand on sait qu’on produit plus de 300 millions de tonnes de plastique annuellement (ce qui représente 7% du total des émissions de CO2 dans le monde). Les conséquences sont nombreuses : Enchevêtrement pour certaines espèces comme les oiseaux, les tortues, ingesIons pour d’autres comme pour les éléphants…

. 8 millions de tonnes : c’est la quanIté de déchets plasIques qui finissent dans les mers; un réel danger pour la biodiversité marine et bien sûr, pour nous . Tout étant majoritairement transporté par le vent ou les égouts… C’est le 7ème conInent créé arIficiellement par l’Humain.

. 68 kilos : c’est la quanIté moyenne de plastique qu’un français uIlise et jette chaque année.

. 2050 : d’après le WWF, ceEe année-là, si on ne fait rien, il y aura plus de sacs plastiques que de poissons dans les océans.

. 5 grammes : c’est ce qu’un humain peut potenIellement ingérer chaque semaine par le biais de notre alimentation (bétail ou poisson qui avalent eux-mêmes des micro-plastiques. Soit l’équivalent d’une carte de crédit.

. 10% : la quantité de plastique recyclé à l’heure actuelle. Le plastique le moins polluant est celui qui n’est pas produit.

 

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