Parc Alpha, des loups victimes des inondations

Le parc Alpha, le temps des loups, est situé à Saint-Martin-Vésubie dans les Alpes-Maritimes. Après la réapparition du loup dans le Mercantour en 1992, ce parc a été créé en 2005 dans le but de faire découvrir le loup au grand public. Trois meutes de loups y vivent en captivité dans des enclos de chacun trois hectares. Chaque meute, celle des loups noirs du Canada, celle des loups blancs arctiques et celle des loups gris d’Europe centrale, possède son propre enclos. Le parc Alpha propose également de découvrir d’autres animaux typiques du Mercantour comme des chamois, des lièvres et des rapaces lors de spectacles de fauconnerie en période estivale. Enfin, une ferme pédagogique est à disposition des enfants.

Le 2 octobre dernier, les inondations causées par la tempête Alex ayant touché les Alpes Maritimes ont également fait d’importants dégâts au parc Alpha avec au moins deux victime à déplorer chez les loups. Lors de la tempête, l’enclos des loups blancs arctiques, celui le plus proche de l’eau, a été entièrement inondé et emporté par la crue. Rapidement, un premier membre de cette meute puis un deuxième ont été retrouvés morts. Leur congénère n’a pas encore été retrouvé mais d’après Eric HANSEN, directeur régional de l’Office Français de la Biodiversité, il est fort probable qu’il ait subi le même sort. La tempête a également détruit une partie de l’enclos des loups noirs du Canada, leur permettant de s’échapper. Après dix jours de liberté, l’un des sept membres de cette meute, s’étant éloigné de ses congénères, a été retrouvé, capturé sain et sauf et replacé par un centre agrée. Il s’agirait du loup Oméga, celui qui a la position de dominé face au reste de la meute. Les six autres sont pour le moment dans la nature et auraient été aperçus par des habitants. Seul l’enclos des loups gris d’Europe n’a pas été touché par les intempéries.  

À la suite de ses évènements, notre partenaire, la Fondation 30 millions d’amis  ont proposé de recueillir les loups échappés. Quelques jours après le 8 octobre, ce sont les 3 loups gris d’Europe, dont l’enclos était resté intact mais n’était plus électrifié, qui sont partis rejoindre le parc animalier Le Sanctuaire des loups dans les Deux Sèvres.

La fuite de ces loups et les difficultés à les retrouver posent quelques questions auxquelles Eric HANSEN ainsi que Véronique LUDDENI, vétérinaire s’occupant des loups du parc du Mercantour, tentent de répondre. La première question est : ces loups représentent-ils un danger pour l’homme ? Non d’après Véronique LUDDENI. Ces loups, même s’ils sont moins farouches que leurs congénères sauvages, sont âgés. Néanmoins, Eric HANSEN insiste sur le fait qu’ils restent des animaux sauvages et qu’à ce titre, il n’est pas judicieux que les habitants les nourrissent s’ils les croisent.

Cette nouvelle liberté retrouvée par les loups représente-elle un danger pour ces animaux ? Selon Véronique LUDDENI, le danger le plus important pour ces loups serait de rencontrer des meutes sauvages autochtones. Des bagarres pourraient éclater et entrainer des blessures. Eric HANSEN indique de son côté que ces loups captifs étant habitués à ce que les soigneurs les nourrissent, sans apport de nourriture il se peut qu’ils ne puissent pas se nourrir par eux-mêmes.

Un autre sujet qui pose question concernant ces loups captifs en liberté est celui d’une possible hybridation. En effet, selon Eric HANSEN, les loups échappés pourraient essayer d’intégrer des meutes autochtones d’une autre race. Cependant, selon le directeur de régional de l’O.F.B., il serait très difficile pour ces loups échappés de pouvoir intégrer une meute autochtone. En effet, ils devraient tout d’abord être acceptés au sein de cette meute puis ensuite combattre le mâle Alpha pour prendre sa place et se reproduire avec sa femelle. Ce risque serait donc peu probable.

A l’heure actuelle, le parc Alpha reste fermé jusqu’à nouvel ordre et il reste encore six loups noirs du Canada et un loup blanc arctique dans la nature.

D.Q

Sources :