Nouvelles résolutions de l’UNEA : qu’impliquent-elles pour les animaux ?

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L’Assemblé des Nations Unis pour l’Environnement (UNEA) a adopté 15 résolutions importantes pour la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique lors de sa 6ème réunion le 1er mars dernier à Nairobi, Kenya. Plus de 190 pays représentés par leur ministre de l’Environnement ont voté à l’unanimité. Ces résolutions sont l’opportunités pour les défenseurs de la cause animale de faire valoir des mesures clés pour leur bien-être !

Qu’est-ce que l’UNEA ?

L’UNEA, ou Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, est le principal organe décisionnel mondial en matière d’environnement. Son rôle est de définir les politiques environnementales mondiales, de promouvoir la mise en œuvre des accords internationaux sur l’environnement tout en fournissant une plateforme de discussions pour les Etats Membres.

Son objectif principal était de discuter et de prendre des mesures visant à renforcer l’engagement mondial en faveur de la protection de l’environnement. Ce fut également l’occasion d’interroger notre rapport aux autres animaux et de soumettre des résolutions dans leurs en leur faveur.

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Quelles sont les mesures phares parmi les 6 et qu’impliquent-elles pour les animaux ?

Connaissez-vous la politique One Health, ou Une santé en français ? C’est un concept censé guider les politiques publiques à toutes les échelles vers des mesures bénéficiant dans le même temps la santé publique humaine, la protection animale et la protection de l’environnement. L’UNEA ne l’a pas oublié et semble avoir utilisé cette approche pour élaborer ces mesures.

La première mesure porte sur les solutions efficaces et inclusives pour renforcer les politiques de gestions de l’eau, notamment par une meilleure protection des écosystèmes marins, et par conséquent, celle des mammifères aquatiques. L’assemblée promeut ensuite la création d’aires marines protégées au-delà des juridictions nationales (entendez une réduction des activités de pêches, routes maritimes et exploitation des fonds marins) avec l’objectif de couvrir 2/3 des océans contre seulement 1% aujourd’hui.

Ces idées, qui viennent d’être élaborées, sont recueillies dans un traité devant encore être signé par 60 Etats. En d’autres termes, c’est l’occasion d’imputer aux Etats Membres réticents la faute d’une participation passive qui contribue à la destruction de la vie sauvage ; des arguments convaincants pour rallier les pays !

Une autre résolution vise à encourager les Etats Membres à promouvoir des modes de vies durables, c’est-à-dire d’organiser des dialogues régionaux pour discuter d’une approche écocentrée dans notre rapport à la nature. C’est une politique respectueuse de toutes formes du vivant en les considérant comme une fin en elles-mêmes (on parle aussi de valeur intrinsèque par opposition à la valeur instrumentale de votre téléphone). Cette perspective sert par essence les intérêts des animaux ! L’UNEA insiste également sur l’importance de l’éducation dans la mise en œuvre de cette résolution, ainsi que la poursuite d’une consommation durable et éthique tout en diminuant l’impact écologique d’un consommateur : c’est une opportunité monumentale pour la promotion d’une alimentation végétale, de produits sans cruauté animale, etc.

Des opportunités manquées….

Le défaut majeur de ces résolutions réside dans leur imprécision, et par là même, l’absence de lignes directrices précises pour appliquer l’approche One Health par les Etats Membres. Nous espérons que les rapports publiée par l’UNEA à l’avenir permettront de cibler d’avantages les mesures complémentaires pour les humains, les animaux et l’environnement.

Par exemple, elle ne précise aucunement quelles seraient les approches synergiques propres à l’application d’une politique One Health que devraient mettre en place les Etats Membres des Nations Unies pour respecter les accords multilatéraux sur l’environnement.

De même, l’UNEA ne reconnait pas explicitement la nécessité de stopper l’expansion et la gestion catastrophique des cultures et des zones de pâturages, deux facteurs directement et grandement responsables de la destruction des habitats et de la perte de biodiversité. A ce sujet, encourager une consommation plus végétale est un excellent moyen de convertir les espaces dédiés aux bétails et à la culture de céréales leur étant destinée en culture de légumineuse et autres végétaux directement dédiée à la consommation humaine (car oui, le soja consommé par les animaux d’élevages déforeste l’Amazonie, et non, le soja présent dans le tofu de votre ami végan ne l’est pas !). Malheureusement, les délégués de certains États membres ont repoussé à plusieurs reprises toute référence à une transformation de nos systèmes alimentaires existants.

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De l’espoir pour l’avenir !

Il n’en reste pas moins que de telles résolutions sont par essence difficiles à voter par consensus. Mais une large coalition faite de populations autochtones, d’agriculteurs, d’autorités locales, d’ONG, de syndicats et de jeunes activistes a su formuler des demandes claires à l’UNEA sur la transformation des systèmes alimentaires au bénéfice des petits producteurs mais aussi sur le bien-être animal, sur le besoin de précisions concernant l’application de l’approche One Health, entre autres.

Code Animal se réjouit donc des ces discussions et vous tiendra informé des potentielles évolutions !

SOURCES :

https://wfa.org/unea-6-resolutions-what-they-mean-for-animals/

https://wfa.org/world-federation-for-animals-highlights-missed-opportunities-at-unea-6/