Lolita : enfin libre de l’exploitation des humains ?

C’est officiel !

L’orque Lolita/Tokitae doit être transférée dans un sanctuaire marin dans les 18 à 24 mois qui viennent. Elle a été capturée à l’âge de 4 ans dans le détroit de Puget, dans l’océan Pacifique situé au Nord-Ouest Pacifique. Elle est la seule survivante captive d’une rafle organisée pour alimenter les delphinariums de différents pays. Lors de l’’été 1970,  elle est dirigée par les bateaux de capture et les filets avec tout son pod (groupe) dans la crique de Penn Cove,  au large de l’île Whidbey, dans l’Etat de Washington.

Les petits sont  séparés de leurs mères puis hissés à bord des  bateaux. (voir le documentaire Blackfish). Au moins 13 orques sont mortes lors de ces rafles et 45 ont été livrées à des parcs d’attractions dans le monde entier. On estime alors que la population résidente de Puget Sound a ainsi été réduite d’environ 40 %, ce qui a contribué  à causer des problèmes de consanguinité qui perdurent encore aujourd’hui : la population d’orques de cette région ne s’est jamais vraiment remise de ces captures.

Source ; https://www.local10.com/topic/Lolita/

Il y a quelques temps, l’état de santé de Lolita s’est nettement dégradé et elle a été déclarée inapte à faire des spectacles. En 2021, Monsieur Eduardo Albor, qui dirige The Dolphin Company, une société qui exploite  27 autres parcs et habitats au Mexique, en Argentine, dans les Caraïbes et en Italie, est devenu le nouveau propriétaire du Seaquarium Miami. Il a  conclu un accord avec l’association Friends of Toki, cofondée par l’écologiste Pritam Singh, pour rendre Lolita a ses eaux natales.Cette association très active est composée, entre autres,  de représentants du  peuple ancien des  Lumni, un peuple autochtone d’Amérique du Nord considérant traditionnellement les épaulards comme des membres de leur famille, et qui se bat depuis des années pour la libération de Lolita.

Monsieur James Irsay un homme d’affaire multimillionnaire et président de l’équipe de football «  the Indianapolis Colts »  s’est engagé à financer largement le coût de l’opération de remise en mer de Lolita ( coût estimé à 20 Millions de dollars ). Il est prévu de transporter Lolita par avion jusqu’à un sanctuaire océanique situé dans les eaux entre l’État de Washington et le Canada, où elle nagera d’abord à l’intérieur d’un grand filet, le temps qu’elle s’habitue a ses nouvelles conditions de vie, sous le regard attentif de tout un staff, de soigneurs et de vétérinaires experts .

Source ; https://www.sudouest.fr/societe/animaux/tokitae-la-plus-ancienne-orque-en-captivite-va-retrouver-sa-liberte-apres-50-ans-14634360.php

Son état de santé est jugé bon actuellement, mais elle doit être déclarée indemne de tout pathogène susceptible d’être transmis aux orques libres, pour ne pas mettre en danger la population résidente qui a déjà tellement souffert de cette industrie de la captivité. Elle devra réapprendre à s’alimenter seule, à chasser, à sonder, à interagir avec ses congénères. Les sons étant portés très loin sous l’eau, il est plus que probable qu’une communication acoustique pourra se faire rapidement entre les orques libres et Lolita,  quand elle sera dans le sanctuaire marin.

On sait  de façon quasi certaine  que la mère de Lolita est en vie, toujours présente dans les mêmes eaux, puisqu’il s’agit d’orques résidentes. Une reconnaissance vocale est également espérée,  car on sait que les orques utilisent des signaux particuliers au sein d’un même  groupe et que ces signaux  se transmettent d’une génération à l’autre.Lolita avait 4 ans quand elle a été arrachée à sa famille, elle avait eu le temps d’apprendre ces signaux .

Les orques ont des liens sociaux très forts qui peuvent durer toute une vie,  comparables aux liens qui peuvent unir une famille humaine ; dans le meilleur des cas, à terme, Lolita pourrait peut-être rejoindre le groupe.

Source : https://www.rts.ch/info/monde/13910754-lorque-lolita-de-laquarium-de-miami-liberee-apres-plus-de-50-ans-de-captivite.html

Il reste 4 orques captives en France, au Marineland d’Antibes :

  •  Inouk né en 1999,
  • Wikie en 2001,
  • Moano en 2011,
  •  Keijo en 2013.

Elles  sont toutes nées au Marineland d’Antibes et y sont toujours maintenues captives à ce jour.

En ce qui concerne  la détention de cétacés (article L. 413-12 du code de l’environnement), la  loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à « lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes » stipule l’interdiction des spectacles de dauphins et d’orques à compter du 01/12/2026 ainsi que l’interdiction de la détention en captivité de cétacés et de leur reproduction à compter du 01/12/2026, sauf dans le cadre de programmes de recherches scientifiques autorisés par le ministère de la transition écologique ou dans des refuges pour animaux sauvages captifs. Pour l’instant cependant, le gouvernement n’a toujours pas statué sur les conditions d’application de la loi.

On ne sait  donc pas encore ce que vont devenir dauphins et orques maintenues captives en France mais  on s’inquiète  de  la notion  de «  programmes de recherches scientifiques autorisés par le ministère de la transition écologique « en s’interrogeant sur qui validera et comment seront établies  l’utilité et la nécessité  de « ces programmes de recherche ».

Sophie

Source : Unsplash

Sources

https://www.geo.fr/environnement/tokitae-la-plus-vieille-orque-en-captivite-va-bientot-retrouver-la-liberte-apres-50-ans-214086#photo-1

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560