Le crocodile Eleonore quitte enfin Vannes !

HISTOIRE

En 1984, les pompiers de Paris, alertés par les égoutiers, avaient fait cette découverte un peu effrayante près du Pont Neuf et ils avaient récupéré un crocodile du Nil, avec les moyens du bord.

Capturée après avoir été abandonnée dans les égouts, elle a ensuite été envoyée à l’aquarium de Vannes.

Éléonore était la vedette de l’aquarium, et elle vit dans un espace qui rappelle les égouts de Paris et donc son passé incroyable.

Code animal a adressé, en 2017, un courrier à l’aquarium, à la direction régionale des services vétérinaires et au ministre de l’Écologie afin d’attirer leur attention sur le cas du crocodile.

Fin 2020, l’aquarium concède enfin à déplacer l’animal vers un autre zoo, la ferme des crocodiles Pierrelatte (Drôme). Dans ce zoo, elle sera avec des congénères et à l’air libre. Selon l’article de Ouest France (23/12/2020) : « Créée en 1994, la ferme aux crocodiles est habituée à accueillir des animaux d’autres sites, notamment de manière temporaire, à l’occasion de travaux par exemple. Elle s’étend sur 5 000 m², dont 3 000 m² de bassins. Actuellement Eleanor est à l’intérieur, avec quelque 200 autres crocodiles du Nil, mais elle pourra bientôt profiter des joies de l’extérieur, batifoler et même se reproduire. « Elle aura certainement des descendants », estime le responsable d’exploitation. »

Nous nous réjouissons du départ d’Eleanor de l’aquarium de Vannes même si nous sommes particulièrement conscients du manque de structures d’accueil, nous aurions préféré un sanctuaire pour elle dans lequel elle ne serait plus exploitée commercialement et où elle pourrait passer tranquillement ses vieux jours sans y être obligée de se reproduire pour alimenter quelconque plan de gestion d’animaux captifs.

« Le bien-être d’un animal captif ne peut exister, malgré la bonne volonté des soigneurs »

Nous nous inquiétons de l’avenir des autres animaux présents à l’aquarium car, selon des articles de presse, ce départ laisserait présager la fermeture de cette structure laissant possiblement des animaux sur le carreau. Notre association Code Animal a envoyé un email au directeur de l’aquarium en début année.

Actions de Code Animal

https://www.mesopinions.com/petition/animaux/eleonore-crocodile-condamne-aux-egouts/45179

  • 2017 courrier à l’aquarium, la DDPP & le ministère de l’écologie
  • 2018 cyber-action sur la note de l’aquarium 

Sources & presse :

Ouest France (2017)

Ouest France (2020)

Actu Bretagne (2020)

Crocodile du Nil – Crocodylus niloticus (Selon Wikipédia)

Les conditions de détention étaient loin du minimum des besoins de l’animal à Vannes :

– Les crocodiliens sont de nature grégaire : Eléonore vivait seule depuis plus de 30 ans ! 

– Les reptiles sont ectothermes, ils dépendent donc de la chaleur de leur environnement : Eté comme hiver, Eléonore n’avait aucun accès au soleil et à la lumière externe. 

L’éventail de ses proies est très varié et dépend de la taille de l’animal, les plus jeunes se nourrissant d’invertébrés aquatiques et d’insectes, les plus grands de poissons, d’amphibiens et reptiles. Ils peuvent s’attaquer à des antilopes, des buffles ou de jeunes hippopotames. Sa principale technique de chasse est de rester immobile dans l’eau, ne laissant dépasser que le sommet de sa tête et ses narines, puis de saisir brutalement sa proie avant de l’entraîner sous l’eau et de la noyer.

Lorsqu’il se déplace sur terre, il utilise ses pattes, mais seuls les avant-bras bougent, et l’avant des pattes forme un angle droit. Il peut courir à 17 km/h et sur plusieurs kilomètres.

Les crocodiles du Nil ne s’alimentent plus si la température est inférieure à 15,6 °C et ils ne sont plus capables de nager si la température est inférieure à 7,6 °C.

Cette espèce se rencontre dans la plupart des régions d’Afrique (à l’exception de l’Afrique du Nord, des Seychelles et des Comores).

Toutes les populations sont inscrites à l’annexe I de la Cites sauf les populations des pays suivants qui sont inscrites à l’annexe II : Afrique du Sud, Botswana, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, Mozambique, Namibie, Ouganda, Tanzanie (soumise à un quota d’exportation annuel de pas plus de 1600 spécimens sauvages, y compris les trophées de chasse, en plus des spécimens de ranchs), Zambie et Zimbabwe

Alexandra Morette