A Lubumbashi (Haut Katanga) dans le sud de la RDC, à la frontière de la Zambie, 3 bébés chimpanzés ont été kidnappés en début de ce mois de septembre, dans la nuit du 9.
Ces animaux se trouvaient dans le sanctuaire Jack (Jeunes Animaux Confisqués du Katanga), une rançon colossale a été exigé quelques heures plus tard par les ravisseurs qui ont également directement menacé les responsables du sanctuaire et leur famille.
Des vidéos affligeantes montrant les animaux ligotés et terrorisés leur ont été envoyé.
Ce sanctuaire a déjà été la cible de plusieurs attaques, notamment un incendie il y a quelques années.
Ce genre de structures est en effet une gêne pour les trafiquants d’animaux sauvages.
Le braconnage, associé à la déforestation, est une des causes majeures de la diminution de population des chimpanzés (la population mondiale des chimpanzés aurait été divisée par 4 sur les 60 dernières années). Les chimpanzés sont aujourd’hui classés en Danger sur la liste rouge de l’IUCN.
En RDC, comme dans les autres pays africains, ils sont protégés légalement, grâce à l’adoption de lois et de sanctions plus ou moins strictes, mais avec des applications variables en fonction des moyens logistiques et financiers mis en œuvre pour faire appliquer ces lois. Internationalement aussi, les chimpanzés sont censés être protégés, notamment par le biais de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), mais les associations de protection de la biodiversité sont nombreuses à réclamer plus de sévérité et de contraintes pour juguler le trafic.
En ce qui concerne les 3 jeunes chimpanzés enlevés, malgré l’issue dramatique probable, le versement d’une rançon n’est pas envisagé, les responsables et les autorités ne voulant absolument pas céder au chantage et promouvoir cette lamentable première mondiale de kidnapping d’animal sauvage contre rançon.
Il faut comprendre aussi que ces bébés étaient déjà des rescapés.
En effet, la méthode classique des braconniers consiste à massacrer tout un groupe pour récupérer un bébé, les adultes servant à alimenter le commerce de viande de brousse. Les bébés sont vendus en tant qu’animaux de compagnie car de nombreux pays sont demandeurs ( principalement la Chine, Dubaï, le Pakistan, l’Égypte, mais aussi des pays occidentaux ).
Les bébés du sanctuaire Jack avaient déjà survécu au spectacle de l’extermination de tout leur groupe, avait été récupéré notamment par l’association Conserv Congo qui les avaient acheminés jusqu’au sanctuaire.
Ces animaux se retrouvent à nouveau face à la cruauté de certains humains, prêts à tout pour gagner illégalement leur vie en satisfaisant la bêtise d’acheteurs, eux-mêmes conscients ou non des dégâts qu’ils provoquent.
Sophie
