Un bien-être qui fait défaut

La captivité met très souvent l’animal dans l’incapacité de se comporter comme à l’état sauvage. Privé de son habitat, il peut développer des comportements pathologiques, dépressifs et même parfois agressifs. Un grand nombre de ces espèces nécessite un régime particulier, des exercices physiques réguliers et une sociabilisation, difficile à reproduire en captivité.

La plupart de ces animaux supporte donc mal la captivité et nécessite des soins spécifiques à laquelle la majorité des particuliers ne sont pas sensibilisés. Certains ont conscience des risques. Ce n’est pas le cas de tous, et ce d’autant plus que presque n’importe qui peut se procurer des NAC. Nous pouvons citer les caméléons, qui ont des exigences très particulières : ils nécessitent une bonne circulation d’air et s’approvisionnent en eau uniquement par petites gouttes. Très peu de caméléons peuvent boire dans un bol d’eau. Ce sont des animaux fragiles et leur taux de mortalité en captivité est fort.

Stress de la captivité

Ainsi, à l’état sauvage, les reptiles ne sont jamais confrontés aux barrières transparentes que représente le vivarium et ils ne s’y habituent que rarement. A la différence des mammifères et des oiseaux, les reptiles ne sont pas élevés par leurs parents, ils sont nés « s’attendant » à une vie sauvage vers laquelle leur espèce a évolué. Le stress qui provient de cette captivité rend leur possession problématique. A l’état sauvage, ils vivent des vies actives et ont notamment besoin de simplement s’étirer. Cela semble compliqué lorsque le vivarium est plus court que le serpent… Les reptiles ne sont pas expressifs comme les chats et les chiens, la plupart sont muets ! Nous n’entendons donc pas des gémissements ou des pleurs pour comprendre leur souffrance, et nous ne voyons pas d’expressions faciales. Leur état d’esprit passe ainsi inaperçu.

Selon la Humane Society of the US, un énorme pourcentage de reptiles capturés à l’état sauvage meurt dans la première année de captivité à cause du traumatisme psychique et physique durant le transport, ou du fait de l’incapacité des propriétaires à satisfaire leurs besoins vitaux complexes. Par exemple pour de nombreuses espèces leurs immunité, métabolisme et activités dépendent de la bonne température au bon moment. Une telle température doit pouvoir varier et seuls eux savent déterminer au mieux leurs besoins.

Automutilation et agressivité

En ce qui concerne les oiseaux, de nombreuses méthodes sont communément employées et sont tacitement acceptées telles que l’enfermement, la solitude qui va de pair avec l’impossibilité pour l’animal de se sociabiliser avec des membres de son espèces, la coupe des ailes, l’alimentation et le sevrage forcés. Des comportements anormaux sont souvent relevés, tels que l’arrachage des plumes, l’automutilation, les mouvements stéréotypés, les hurlements (cris d’alarmes liés au stress), l’agression des propriétaires, etc. Les oiseaux tels que les perroquets peuvent vivre jusqu’à 35-70 ans : ces conditions leurs sont donc imposées pour bien des années…

Peu de vétérinaires sont formés aux soins des NAC, bien que le nombre de formations en la matière soit en constante augmentation en France. Peu de particuliers vérifient d’ailleurs s’il existe un vétérinaire compétent dans leur région avant l’acquisition de l’animal en question.