TRIBUNE – 148 associations, politiques, scientifiques et personnalités s’associent pour le monde d’après.

Code Animal s’associe à 56 organisations de protection des animaux et de la nature, 39 députés, sénateurs et députés européens, issus de 10 partis et groupes, 31 Scientifiques et chercheurs et 22 Personnalités publiques dans une tribune au Gouvernement français.

Cette tribune, initiative de Convergence Animaux Politique (CAP), demande que le plan de relance que le gouvernement devrait présenter à la rentrée intègre pleinement la protection des animaux et de l’environnement. Nous proposons des solutions pour une reprise économique éthique et écologique. 

Un message clair : les aides apportées aux différents secteurs économiques doivent être conditionnées au respect de la condition animale, à la préservation de la biodiversité et à la limitation des impacts environnementaux.

TEXTE PARU DANS LE JDD

« Lors de son adresse aux Français du 13 avril dernier, Emmanuel Macron décrivait un moment de refondation, imposant plus d’ambition et d’audace pour faire face aux crises à venir, en retrouvant « le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone ». Nous, organisations de protection de la nature et des animaux, parlementaires, scientifiques et personnalités publiques, souhaitons nous inscrire dans cette démarche de refondation, en apportant des solutions pour une reprise économique allant dans le sens des progrès éthiques, écologiques et sanitaires. Nous faisons le choix de voir cette situation non pas comme une fatalité, mais comme l’occasion pour notre société de devenir meilleure et plus juste.

Concrètement, nous demandons que le plan de relance économique qui sera bientôt élaboré intègre pleinement la demande sociétale en faveur d’une plus grande prise en compte des animaux et de l’environnement, en conditionnant les aides, dans tous les domaines économiques concernés, au respect du bien-être des animaux, à la préservation de la biodiversité et à la limitation des effets négatifs sur l’environnement.

Repenser notre modèle agricole et alimentaire Le Président de la République le disait, un des défis que nous devrons relever concerne l’indépendance agricole. En matière de bien-être animal et de durabilité, la compétition entre pays producteurs, notamment non européens, bloque depuis des années toute réelle avancée. Il est temps de repenser l’organisation de ce secteur en favorisant les produits européens et a fortiori français, notamment via la restauration publique et la mise en place d’une taxe sur les produits non européens moins vertueux, en échange d’un rehaussement significatif des normes d’élevage – interdiction des cages et des mutilations (caudectomie, castration à vif, limage des dents, écornage, etc.) – et d’un plan visant, à terme, la fin de tout élevage sans accès à l’extérieur.

La France doit défendre une réforme de la politique agricole commune en ce sens. Ce rapprochement géographique des producteurs et des consommateurs doit également passer par la réduction des temps de transport des animaux vivants et la fin de ces transports en dehors des frontières de l’Union, souvent vers des pays qui ne respectent pas les normes d’abattage européennes. Afin de valoriser les efforts auxquels consentiraient les éleveurs français et de répondre à la forte demande des citoyens consommateurs pour plus de transparence, un étiquetage obligatoire du mode d’élevage et d’abattage doit être mis en œuvre pour les produits laitiers et carnés, comme cela existe déjà pour les œufs.

Ces mesures permettraient aux éleveurs de mieux vivre de leur travail et de recréer de l’emploi dans des élevages extensifs. Un coût plus élevé pour des produits de meilleure qualité engendrerait une consommation moindre qui serait bénéfique en termes de santé publique. La disparition de l’élevage intensif permettrait de réduire les risques épidémiques et liés à l’antibiorésistance. Rappelons ici qu’en France, l’écrasante majorité des animaux sont élevés en système intensif, à l’exception des filières bovines. Par ailleurs, une réduction de la consommation de produits animaux aurait un effet positif majeur sur l’environnement. L’élevage induit aujourd’hui au moins 14,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiales et il est la première cause de déforestation dans le monde.

Soutenir l’économie tout en répondant aux attentes sociétales

Faisons de cette crise une occasion de faire mieux, collectivement, pour la protection de l’environnement et des animaux. Dans chaque domaine de l’économie ayant des effets sur ces derniers, le plan de relance peut permettre des avancées. Dans la recherche par exemple, dont la crise sanitaire actuelle nous rappelle l’importance ; la France est en retard sur le développement des technologies innovantes telles que les organoïdes ou les organes sur puce . Pour donner un avantage à la recherche française et afin d’épargner des millions 2 d’animaux, une part importante des fonds alloués à ce secteur doit être expressément fléchée pour la recherche et le développement de méthodes substitutives à l’expérimentation animale.

Dans un autre domaine, les cirques sont particulièrement touchés par la crise actuelle et le resteront probablement pour de nombreux mois. Consultées depuis un an par le ministère de la Transition écologique et solidaire, les ONG ont unanimement demandé, comme 72% des citoyens , la fin de la captivité des animaux sauvages dans ces structures. Ce principe 3 doit être la condition des aides octroyées. Les ONG et structures d’accueil feront tout leur possible pour répondre aux situations d’urgence et assurer la prise en charge des animaux, mais elles doivent avoir la garantie qu’ils leur soient cédés définitivement et qu’ils ne soient pas remplacés ensuite.

Enfin, citons les nombreuses organisations et refuges qui recueillent des animaux domestiques ou sauvages. Ils représentent des milliers d’emplois et évitent à la collectivité des problèmes environnementaux et sanitaires liés notamment à l’errance. Frappés de plein fouet par la crise actuelle, ils doivent bénéficier d’un soutien financier dans le cadre du plan de relance et être soulagés par un certain nombre de mesures, peu coûteuses et ayant déjà fait leurs preuves chez nos voisins européens : mise en place d’un permis de détention, stérilisation obligatoire des chats des particuliers, etc.

Ces quelques exemples n’ont pas vocation à être exhaustifs et nous nous tenons prêts à faire des propositions, dans un esprit de construction et de relance de l’économie, afin que le « monde d’après » soit meilleur que le « monde d’avant », tant pour les citoyens que pour les animaux.

SIGNATAIRES

56 organisations de protection des animaux et de la nature

Alliance Anticorrida

Alliance des Opposants à la Chasse

Animal Cross

Animal Justice et Droit

Animal Testing

Animalise

Animalter

Antidote Europe

ASPAS

Association en faveur de l’abattage des animaux dans la dignité (AFAAD)

Association Justice Animaux Savoie

Association pour le Droit à l’Objection de Conscience en Milieu Universitaire (ADOCMU)

Association TERRE Lawrence Anthony

Association Végétarienne de France 

AVES France

C’est Assez !

Campaign Against Canned Hunting

CAP Loup

CIWF France

Code Animal

Collectif Chat 100% Stérilisation Obligatoire

Commission Condition animale EELV

Confédération Nationale Défense de l’Animal

Convention Vie et Nature 

Convergence Animaux Politique

CRAC Europe

Droits Des Animaux

Éducation Éthique Animale

Ensemble pour les animaux

Ethics For Animals

Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas (FLAC)

Fédération européenne CREL

Fondation 30 Millions d’Amis

Fondation Brigitte Bardot

France Nature Environnement

Groupe thématique « Condition animale » de la France Insoumise

Humanisma

L214 Éthique et animaux

La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA)

Les Climat’Optimistes

Ligue Française pour la Protection du Cheval

Loup.org

One Voice

Parti animaliste

PAZ 

PETA France

Pôle Grands Prédateurs

Pro Anima

Rassemblement pour une France sans Chasse

Réseau Sentience

S’PECE

Société européenne d’éthologie vétérinaire des animaux domestiques (SEEVAD)

Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA)

Société Protectrice des Animaux (SPA)

Sur les Traces du loup

Welfarm

 

39 Parlementaires

Aurore Bergé, Députée LREM des Yvelines

Manuel Bompard, Eurodéputé LFI Français

Céline Boulay-Espéronnier, Sénatrice LR de Paris

Pierre-Yves Bournazel, Député MODEM de Paris

Anne-France Brunet, Députée LREM de Loire-Atlantique

Samantha Cazebonne, Députée LREM des Français établis hors de France

Fabienne Colboc, Députée LREM d’Indre-et-Loire

Éric Coquerel, Député LFI de Seine-Saint-Denis

Éric Diard, Député LR des Bouches-du-Rhône

Loïc Dombreval, Député LREM des Alpes-Maritimes, docteur vétérinaire, Président du Groupe d’études Condition animale

Nicolas Dupont-Aignan, Député DLF de l’Essonne

Pascal Durand, Eurodéputé LREM Français

Caroline Fiat, Députée LFI de Meurthe-et-Moselle

Guillaume Gontard, Sénateur CRCE de l’Isère

Dimitri Houbron, Député LREM du Nord

Claudine Kauffmann, Sénatrice DLF du Var

Stéphanie Kerbarh, Députée LREM de Seine-Maritime

Joël Labbé, Sénateur EELV du Morbihan

Bastien Lachaud, Député LFI de Seine-Saint-Denis

Jean-Luc Lagleize, Député MODEM de Haute-Garonne

Jacques Marilossian, Député LREM des Hauts-de-Seine

Jean-Luc Mélenchon, Député LFI des Bouches-du-Rhône, Président du groupe LFI

Jean-Michel Mis, Député LREM de Loire

Claire O’Petit, Députée LREM de l’Eure

Matthieu Orphelin, Député LT du Maine-et-Loire

Anne-Sophie Pelletier, Eurodéputée LFI Française

Valérie Petit, Députée LREM du Nord

Florence Provendier, Députée LREM des Hauts-de-Seine

Loïc Prud’homme, Député LFI de Gironde

Hugues Renson, Député LREM de Paris, Vice-président de l’Assemblée nationale

Laëtitia Romeiro Dias, Députée LREM de l’Essonne

Laurianne Rossi, Députée LREM des Hauts-de-Seine, Questeuse à l’Assemblée nationale

Laurence Rossignol, Sénatrice PS de l’Oise, ancienne ministre

Frédérique Tuffnell, Députée LREM de Charente-Maritime

André Vallini, Sénateur PS de l’Isère, ancien ministre

Cédric Villani, Député LREM de l’Essonne

Corinne Vignon, Députée LREM de Haute-Garonne

Hélène Zannier, Députée LREM de Moselle

Michel Zumkeller, Député UDI du Territoire de Belfort

 

22 Personnalités publiques

Laurent Baheux, Photographe animalier

Christine Berrou, Humoriste

Allain Bougrain Dubourg, Président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)

Camille Brunel, Ecrivain

Gérard Charollois, Ancien juge

Hugo Clément, Journaliste

Hélène de Fougerolles, Actrice

Jean-Baptiste Del Amo, Auteur

Mylène    Demongeot, Actrice

Armand Farrachi, Écrivain

Hélène Gateau, Journaliste

Marc Giraud, Chroniqueur animalier et écrivain

Grégory Guillotin, Comédien, youtubeur

Robert Hossein, Réalisateur, acteur

Arno Klarsfeld, Avocat

Vincent Message, Écrivain

Guillaume Meurice, Chroniqueur

Candice Patou, Actrice

Philippe Radault, Réalisateur

Louis Schweitzer, Président de La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences

Henry-Jean Servat, Écrivain, journaliste

Laurent Testot, Journaliste et essayiste

 

31 Scientifiques et chercheurs

Françoise Armengaud, Philosophe

Laurent Bègue, Professeur de psychologie sociale, Université Grenoble Alpes

Yves Bonnardel, Essayiste, chercheur indépendant

Pierre Brunet, Professeur de Droit public, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Béatrice Canel-Depitre, Maître de conférences, HDR en sciences de gestion

Georges Chapouthier, Directeur de recherche émérite, CNRS

Marie Charpentier, Directrice de recherches, CNRS en biologie évolutive

David Chauvet, Docteur en droit privé et sciences criminelles

Émilie Dardenne, Maîtresse de conférences en Anglais et études animales, Université Rennes 2

Philippe Devienne, Vétérinaire et docteur en philosophie

Samuel Ducourant, Doctorant en histoire et philosophie des sciences, ENS

Julien Dugnoille, Senior Lecturer in Anthropology, University of Exeter

Romain Espinosa, Chercheur en économie, CNRS, CREM, Université Rennes

Cécile Huchard, Enseignante-chercheuse en littérature

Élise Huchard, Chercheuse en éthologie

Pierre Jouventin, Directeur de laboratoire, CNRS, écologie animale

Renan Larue, Chercheur en lettres modernes

Arthur Keller, Ingénieur, systémicien

Frédéric Lenoir, Philosophe et sociologue

Joël Lequesne, Psychologue clinicien

Marine Lercier, Doctorante en droit global et sécurité humaine, Université autonome de Barcelone

Jean-Pierre Marguénaud, Agrégé de droit privé et sciences criminelles, Directeur de la Revue semestrielle de droit animalier

Marie-Claude Marsolier-Kergoat, Chercheure CEA/MNHN

André Ménache, Chirurgien vétérinaire et zoologiste

Jean-Marc Neumann, Chargé d’enseignement en droit de l’animal à l’Université de Strasbourg

Corine Pelluchon, Philosophe

Emmanuel Picavet, Professeur de philosophie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Estiva Reus, Économiste

Jean-Paul Richier, Psychiatre, Fondateur du collectif PROTEC

Pablo Servigne, Ecologue, chercheur indépendant

Cédric Sueur, Maître de conférences à l’université de Strasbourg