STOP CIRCUS SUFFERING

Le 29 septembre 2020, la ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili annonçait la fin progressive des animaux sauvages dans les cirques en France, ainsi que des mesures similaires pour les animaux utilisés dans les delphinariums et pour les visons dans les fermes à fourrure. Toutefois, les déclarations à destination du cirque ne s’appliqueraient qu’à certaines espèces d’animaux dont les conditions de vie seraient plus incompatibles avec leurs besoins naturels, et ne sont valables que pour les cirques itinérants, excluant ainsi les spectacles d’animaux sauvages fixes (comme dans les zoos, les spectacles privés, etc.)

Pour ce faire, Code Animal, au-delà de son travail avec le ministère et les parlementaires français, s’investit également au niveau européen au travers de son partenaire Eurogroup for Animals, afin de parvenir à une interdiction complète, cohérente et effective de l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Vous avez ainsi pu suivre dans notre rubrique « Actualités » les différentes mesures initiées par l’Union européenne, comme la Stratégie pour la Biodiversité à l’horizon 2030 et l’interdiction européenne du commerce de l’ivoire. Aujourd’hui, nous appelons à soutenir la campagne Stop Circus Suffering, « Stoppons la souffrance dans les cirques », lancée par Eurogroup for Animals lors de la Journée mondiale de la vie sauvage le 3 mars dernier. L’objectif : interdire au niveau européen l’exploitation de tous les animaux sauvages dans les cirques.

En savoir plus sur la campagne Stop Circus Suffering

Code Animal – 2019

Pourquoi une interdiction européenne ?

Mettre un terme à l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques suppose de régler l’aspect transfrontalier de cette activité. En effet, les cirques itinérants peuvent suivre un parcours au travers de différents pays européens, et peuvent transformer par conséquent les animaux d’un endroit à un autre au détriment de leur santé et de leur bien-être. La mobilité des cirques induit des problèmes importants de sécurité publique et ne permet pas aux Etats Membres d’effectuer un contrôle correct : les cirques originaires de pays européens sans interdiction se rendent dans d’autres Etats Membres disposant pourtant de restrictions effectives. Par conséquent, une interdiction européenne pour la fin des animaux dans les cirques est plus que jamais nécessaire, car des restrictions nationales ne parviendront pas à empêcher les déplacements des cirques itinérants. Une directive européenne d’harmonisation permettrait une réponse cohérente, en phase avec les valeurs et objectifs de l’UE, face à une souffrance inutile et inacceptable.

La directrice générale de Eurogroup for Animals, Reinekee Hameleers, l’explique clairement : « Seule une interdiction européenne peut garantir la fin de ce divertissement d’un autre âge, et peut fournir une solution cohérente et efficace à la souffrance émotionnelle et physique des animaux sauvages dans les cirques. La commission devrait prendre au sérieux les souhaits des citoyens européens et utiliser ses pouvoirs afin de mettre un terme à cette souffrance inutile, tout en confortant l’Union Européenne dans son rôle de leader international pour le bien-être animal ».

A l’échelle européenne, où en est-on aujourd’hui ?

Déjà 23 Etats Membres ont adopté une interdiction nationale des animaux sauvages voire de tous les animaux dans les cirques, soutenus par les rapports des scientifiques et des vétérinaires. Toutefois nous avons vu que la France, mais aussi l’Allemagne, et l’Italie n’ont pas d’interdiction nationale fiable, tout comme la République Tchèque, la Finlande et la Hongrie qui n’ont adopté des restrictions que sur certaines espèces d’animaux sauvages. Mais si la situation des Etats Membres sur la question des animaux sauvages dans les cirques ne peut s’améliorer que par une directive européenne, l’avis des citoyens est une variable décisive pour la mise en œuvre de cette dernière. Eurogroup for Animals a donc demandé un sondage auprès de l’organisme Savanta ComRes, pour interroger des citoyens des pays les plus concernés par nos revendications, à savoir la République Tchèque, la France, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie, la Pologne et l’Espagne. Réalisé il y a un mois, en février 2021, le sondage annonce des résultats très encourageants, et montre clairement la position des citoyens européens sur la question :

  • 68% pensent que l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques est cruelle et que les animaux sauvages ne devraient pas être exploités pour le divertissement public.
  • 62% pensent que l’Union Européenne devrait interdire l’utilisation de tous les animaux sauvages dans les cirques.
  • 83% pensent que l’Union Européenne ne devrait pas autoriser l’utilisation cruelle des animaux.
  • Enfin, seuls 20% pensent que les cirques, en faisant le spectacle d’animaux sauvages, satisfont un objectif éducatif.

Il est temps que l’Union Européenne agisse ! C’est pourquoi Code Animal vous invite à signer la pétition lancée par Eurogroup for Animals et ses 70 organisations membres, en vue d’une interdiction européenne des animaux sauvages dans les cirques. Rendez-vous sur la page de la campagne, signez et partager la pétition afin d’atteindre 1 million de signataires

Signer et partager la pétition

Ce n’est que grâce à une mobilisation collective que nous parviendrons à stopper l’injustice et la souffrance subit par les animaux. Il est grand temps que le monde du cirque se réinvente et fassent valoir les capacités humaines à divertir, émerveiller et faire rêver !

Marion Bigoin