Justice belge et captivité animale : Est-il bon de mettre au grand jour les conditions de vie des animaux sauvages captifs ?

A l’heure du confinement, que penser de la captivité animale ?

La captivité, c’est le fait d’être détenu prisonnier . En Mars 2020, lors du premier confinement dû à la pandémie COVID-19, 43% de la population mondiale, soit 3.4 milliards de personnes , étaient confinées chez elles.

En effet, beaucoup d’animaux vivent en captivité dans les zoos du monde entier. Malgré les arguments liés à la conservation des espèces, une  publiée l’année dernière a montré que la grande majorité des décès d’orques dans les parcs aquatiques était attribuée au stress chronique, une condition bien connue des humains. Cela se ressent d’ailleurs dans le taux de mortalité. Par exemple, les orques peuvent vivre jusqu’à près de 90 ans dans leur milieu naturel (50 ans pour les mâles), mais ne dépassent pas les 35 ans en captivité.

Ce stress se retrouve dans le comportement des animaux : arpentant sans cesse leur enclos de béton, répétant les mêmes mouvements. Le stress quotidien et le manque de stimulation conduisent souvent à des comportements anormaux et autodestructeurs : faire les cent pas, tourner en rond, se balancer et s’automutiler – un état connu sous le nom de « stéréotypie  ».

Un exemple récent : Le Monde Sauvage d’Aywaille

En Août 2018, une vidéo fait le tour des réseaux sociaux. Elle expose la vie en captivité d’ours polaires au Monde Sauvage d’Aywaille, dans la province de Liège.

« Les trois ours polaires font les cent pas dans un enclos sans aucune ombre », déclarait Jean-Michel Stasse, président de l’association Wolf Eyes. Connu pour dénoncer régulièrement les conditions de détention des animaux dans les parcs animaliers, il a mis au grand jour le comportement pathologique des ours polaires de ce parc : « Ils ne vont même pas nager dans leur bassin car l’eau est trop chaude. Les gardiens les arrosent ou leur donnent de la nourriture dans des glaçons mais c’est nettement insuffisant. Ce sont des animaux qui, au maximum, connaissent des températures de dix degrés dans leur milieu naturel. Leur situation est catastrophique et je l’ai dénoncée au ministre Carlo Di Antonio (ancien ministre wallon du bien-être animal) ». En septembre 2018, Rémi Gaillard dénonçait également publiquement ces agissements  via un tweet adressé à cet ancien ministre.

Ce zoo a déjà fait l’objet de nombreuses plaintes et constations graves  par le passé. Les nombreuses constatations, plaintes et publications dénigrantes sur les réseaux sociaux auraient fait perdre au parc plus 25 000 euros.

Photo Crédit : Twiter Rémi Gaillard – Animal

Le revers du parc animalier

Il y a quelques semaines, Jean-Michel Stasse comparaissait devant le tribunal civil de Mons pour avoir attaqué Pairi Daiza et Eric Domb sur les réseaux sociaux.

Après une première procédure judiciaire en juillet 2019, durant laquelle la liberté d’expression avait eu raison du jugement, le tribunal de première instance de Liège a rendu un tout autre verdict, fin octobre 2020.

Il condamne Jean-Michel Stasse au règlement d’un dédommagement de 10 000 euros au Monde Sauvage d . Il a également été condamné à épingler une publication reprenant le jugement sur la page Facebook de l’association pendant 90 jours. Le président de Wolf Eyes et son avocat ont déjà exprimé leur volonté de faire appel du jugement, considérant que cette opposition aux zoos s’inscrit dans la liberté d’expression.

Renaldo Gastineau

Photo Crédit : Pixabay

Sources

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-43-de-la-population-mondiale-est-desormais-confinee_3891295.html

Le Monde Sauvage d’Aywaille : un zoo à fermer d’urgence

https://lameuse.sudinfo.be/697551/article/2020-12-01/lasbl-wolf-eyes-condamnee-dedommager-le-monde-sauvage-daywaille-de-10000eu