A l’avant-veille de notre retour en France, nous avons trouvé un petit coin de paradis non loin du Parc de Manuel Antonio sur la côte Pacifique.

Pour être dans de meilleures conditions pour faire un point plus approfondi sur ce que nous avons collecté comme informations, images et contacts, nous avons décidé d’abandonner notre très sympathique voiture et sa tente de toit qui nous a pourtant permis de traverser des pistes cahoteuses ou boueuses, de faire pratiquement tout le tour du Costa Rica  et surtout de passer des nuits dans des endroits magnifiques et souvent déserts, avec le bruit des vagues de l’océan en musique de fond et les cris rauques des singes hurleurs au lever du soleil…magique .

Hier soir et ce matin donc, un peu plus de confort et une table face à l’océan pour écrire, avec une vue tellement grandiose… on mesure vraiment la chance d’être ici: des escadrilles de pélicans qui frôlent la surface de l’océan , des couples de perroquets qui volent juste aussi de nos têtes en poussant leurs cris rauques bien reconnaissables et soudain, juste à un ou deux mètres de nous, des petits cris qui nous font relever le nez de la tablette de l’ordinateur… voici un capucin, puis un autre puis tout un groupe qui passe en nous jetant des coups d’œil, qui s’amusent entre eux, s’attrapent, se chicanent…

Quel bonheur de les observer ! On sent qu’ils ont l’habitude de passer par ce chemin régulièrement et de voir des humains…En fait à cet endroit à flanc de colline, les propriétaires ont installé des cordes un peu partout pour que les singes puissent se déplacer à leur aise et passer plus facilement d’arbres en arbres, leur technique de glissades le long des cordes, leurs sauts de toit en toit et leur agrippement de branches sont passionnant à observer.

On les regarde, on les filme, ils nous jettent des coups d’œil, nous ignorent, vivent leur vie et continuent leur route. Quelques heures plus tard, c’est un groupe de singes écureuil qui passe par là…quel cadeau…

On se dit qu’ils vont repasser par là le lendemain matin…et c’est le cas, un capucin s’approche, mais on voit qu’il a une idée derrière la tête…il a repéré la mangue sur la table… mais elle est trop lourde pour lui !

On le regarde faire, il s’enhardit, il rentre dans l’habitation, regarde dans la poubelle, tente d’attraper quelque chose à manger, on l’en empêchera !

D’autres vont venir nous faire un show, quémander gentiment sans vraiment insister mais on sent bien qu’ils ont dû avoir gain de cause bien quelquefois avant.

On est tellement content de les voir, on comprend qu’on puisse être tenté de céder à leurs demandes et de les nourrir pour qu’ils restent et reviennent…mais on pense à eux avant tout ! Ils sont tous en pleine forme, plein d’énergie et à priori, ils savent très bien se débrouiller sans nous pour se nourrir, d’autant que la nature est vraiment luxuriante ici.

Photo Crédit : Pixabay

Nourrir des animaux sauvages, ce n’est décidément pas une bonne idée, d’autant moins quand il s’agit de singes.

L’équilibre de la nature est extrêmement fragile et les interactions de notre espèce avec les autres de plus en plus fréquentes. Nous avons envahi petit à petit tous les territoires, nous avons deforesté, nous avons construit, détruit, empiété sur tous les domaines vitaux possibles. Certaines espèces n’auraient jamais dû être en contact à ce point avec nous et cela a causé leur perte, d’autres ont trouvé un certain avantage à cette promiscuité.

Les singes surtout, par leur intelligence, leur habilité et leur faculté d’adaptation, ont vite et souvent tiré parti de cette cohabitation.

Mais au Costa Rica comme ailleurs, le contact trop rapproché avec les touristes est une véritable menace pour la survie des espèces.

Donner à manger à des capucins ou des singes écureuils qui viennent réclamer peut sembler anodin et sans conséquence.

Mais cela ne rend pas service aux animaux, bien au contraire.

En effet, Cela dérange leur équilibre et leur mode de vie et modifie leurs habitudes alimentaires.

D’autant plus que bien souvent, la nourriture distribuée n’est pas du tout en adéquation avec les besoins des animaux. Par exemple, contrairement aux idées reçues, les bananes ne sont pas du tout la nourriture préférée des singes dans leur habitat naturel. Et au Costa Rica, il est de notoriété publique que les bananes sont bourrées de pesticides…

Souvent attirés avec des aliments qui ne rentrent pas dans leur régime alimentaire normal (chips, popcorn, barres chocolatées ou autres sucreries), les animaux peuvent alors souffrir de problèmes digestifs.

On sait aussi que s’ils ne doivent plus passer autant de temps à chercher la nourriture, ils sont plus sujet au stress et aux problèmes hiérarchiques. Nourrir des animaux en liberté les rend dépendants de lhumain et diminue leurs capacités naturelles de survie.

L’apport de nourriture anthropique constitue en fait un piège écologique.

On peut aussi d’ailleurs faire un parallèle avec ce qu’il se passe avec les animaux en captivité dans les zoos ou cirques où les animaux attendent leur nourriture quotidienne et sont oisifs la plupart du temps.

Dans le milieu naturel en général, la recherche de nourriture est une activité qui occupe une bonne partie de la journée (ou de la nuit en fonction des espèces). Sans cette occupation, la plupart des animaux développent des activités de substitution, des comportements agressifs, ils s’ennuient ou souffrent de  boulimie. Les « enrichissements » mis en place dans certaines structures où les animaux sont maintenus captifs diminuent parfois ces symptômes mais ne les gomment pas complètement.

Aussi, au Parc de Manuel Antonio, les sacs des visiteurs sont-ils systématiquement fouillés à l’entrée car il y est interdit d’apporter de la nourriture.

Les visiteurs, malgré les interdictions, continuaient en effet à nourrir les singes qui étaient devenus insistant, chapardeur et dépendant des touristes. Les rapports sociaux à l’intérieur des groupes étaient altérés, les bagarres fréquentes et les comportements perturbés.

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En Asie, il est très fréquent de voir des singes sur le bord des routes, attendant que les voitures s’arrêtent et que les passagers les nourrissent.

En Inde par exemple, le Semnopithecus  entellus ( famille des Cercopithecidae), plus communément appelé Langur est un animal sacré , Les Hindous le vénère comme représentant du dieu-singe Hanuman, dont l’armée simiesque participa au sauvetage de Sītā, l’épouse du dieu Rāma qui avait été kidnappée par le roi des démons, selon l’épopée sanskrite du Ramayana.

Ces petits singes attendent patiemment leurs distributions de nourriture à des endroits stratégiques, diminuant par la même leurs activités physiques et perturbant leurs occupations naturelles.

Photos Code animal Inde Rajasthan

 

 

 

Les langurs sont habituellement organisés en bandes d’une vingtaine d’individus, mais certaines de ces bandes ont progressivement élu domicile en ville, notamment dans celle de Jodhpur où on en dénombrait plus de 2 000 encore récemment. Très souvent, les Hindous partagent d’ailleurs leur pique-nique avec eux ou les laissent se servir dans leurs jardins.

Photos Code animal Inde Rajasthan

Ces singes sont les compétiteurs naturels du macaque rhésus, petit singe beaucoup moins apprécié par les indiens que les langurs, car la coexistence avec eux est souvent beaucoup plus problématique. Jusqu’à une époque récente, des langurs ont d’ailleurs étaient dressés et utilisés pour éloigner les macaques des centres-villes, à Delhi notamment, mais cette pratique a été interdite pour des raisons éthiques et religieuses.

Cependant lors du confinement, les macaques ont envahi l’espace public et ont proliféré encore plus, profitant de l’interdiction faite aux habitants d’être dans les rues, et ce, pendant plusieurs semaines d’affilée. 

À la recherche constante de nourriture, ils s’introduisaient déjà dans les maisons et appartements et pouvaient mordent les habitants, la situation s’est encore aggravée avec le confinement.

Pour répondre à cette invasion de singes, la ville emploie 1 000 agents chargés de les disperser. Ils patrouillent en duo, et leur technique est très particulière et surprenante : ils poussent le cri du langur, puisqu’ils n’ont plus le droit d’utiliser des langurs dressés. « Ce cri est très difficile à sortir. Le soir, on doit prendre des gargarismes à l’eau chaude avant d’aller nous coucher. Comme ça, quand on se lève, notre voix est bien claire », explique Ravi Kumar, employé de la municipalité.

Photos Code animal Inde Rajasthan

La situation est encore pire dans la ville de Shimla, où les habitants sont terrorisés par les attaques des macaques.

Dans cette ville du nord de l’Inde, célèbre station de montagne sur les contreforts de l’Himalaya, des milliers de primates, s’attaquent aux habitants et aux visiteurs en leur infligeant parfois de graves blessures

En réalité, au cours du confinement national, la plupart avaient quitté la ville et s’était alors réfugiée dans les campagnes alentour, à la recherche de nourriture. Depuis l’assouplissement des restrictions, ils sont de retour.  Une bonne cinquantaine de groupes de singes affamés ont repris leur harcèlement, volant les sacs de nourriture et mordant les passants.

Beaucoup de maisons protègent leurs terrasses et leurs fenêtres depuis longtemps avec des cages de métal car les singes n’hésitent pas à venir vider les placards et réfrigérateurs.

Les poubelles débordantes devant les complexes touristiques les attirent également, explique Rajesh Sharma, fonctionnaire responsable de l’environnement à Shimla. Avec l’amélioration du système de collecte des ordures, « les singes ont plus de mal. Mais leurs habitudes restent les mêmes. Ils arrachent des mains tout ce qu’ils voient« . Et s’ils ne trouvent rien, « ils mordent ». 

On estime la population de singes à environ 130.000 individus qui mangent ou détruisent aussi les fruits et les récoltes dans les champs.  

Vénérés dans ce pays majoritairement hindou, les singes ont pourtant été déclarés dorénavant comme des animaux nuisibles par le gouvernement, susceptibles d’être éliminés même si aucune campagne officielle d’extermination n’a été lancée.  Des paysans excédés ont cependant déjà illégalement empoisonné des centaines d’animaux

À Shimla comme dans d’autres villes de l’État, les autorités ont commencé une campagne de stérilisation des singes dont quelques 157.000 ont été stérilisés sur cinq ans. « La stérilisation est le seul moyen de contrôler cette population », explique Pooja Kanwar, un spécialiste au centre de stérilisation des singes de Shimla, même si la tâche est de plus en plus ardue, les singes s’habituant aux tactiques pour les attraper avec de la nourriture laissée dans une cage. 

Dans la Monkey Forest d’Ubud, une réserve naturelle située à Ubud (Bali).  Plus de 600 macaques crabiers (Macaca fascicularis) répartis en plusieurs groupes de singes, occupent chacun son propre territoire dans le parc. C’est une attraction très connue et prisée par les touristes à Ubud. La Monkey Forest appartient au village de Padangtegal et les singes évoluent en toute liberté dans le sanctuaire de Pura Dalem Agung Padangtegal.

Nous nous y étions rendus il y a une dizaine d’années et déjà la prudence était de mise si on ne voulait pas s’attirer des ennuis. Des gardiens étaient déjà d’ailleurs présents pour surveiller l’ensemble des comportements et interactions entre les macaques crabiers et les humains.

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Une étude très intéressante et très récente a été menée au temple de Uluwatu à Bali toujours, pour prouver que les singes avaient acquis une reconnaissance « économique « de certains objets portés par les touristes et qu’ils avaient l’habitude de troquer l’objet de leur larcin contre la nourriture qu’ils convoitaient, le plus souvent des aliments gras et/ou sucrés. Ces macaques à longue queue ont appris que certains objets avaient plus de valeur marchande que d’autres, ils transmettent ce savoir à leur descendance.

En Thaïlande, la ville de Lopburi est connue pour la présence des singes, véritable attrait touristique de la région.

Aujourd’hui, c’est environ 6 000 singes qui cohabitent tant bien que mal avec les habitants de l’ancienne capitale khmère, au Nord de Bangkok.

Lors du confinement, la ville a été vidée de ses touristes et la situation est devenue incontrôlable car les singes étaient habitués à la nourriture facile et abondante distribuée par les milliers de touristes. Les autorités ont été obligées de réagir.

De source de revenus pour les riverains et la région, les macaques sont devenus un problème sanitaire majeur. Nourris en excès depuis longtemps déjà, leur population avait doublé ces 3 dernières années.

Sans parler du fait que les excréments sont partout dans les rues, que l’odeur est insoutenable et que les risques de collision avec les engins motorisés sont importants, les habitants humains sont maintenant contraints de se barricader et de vivre en cage, les singes restants libres de leurs mouvements…juste retour des choses ?

En fait, chassés de leur habitat naturel, retranchés dans un premier temps autour d’un temple au cœur de la ville, ils ont, au fil des années, envahi les rues adjacentes, s’appropriant des bâtiments et contraignant des commerces à cesser définitivement leur activité.

Des images, montrant des gangs de centaines de macaques affamés en train de se bagarrer en pleine rue pour de la nourriture, ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux, et c’est cette vidéo, diffusée en mars 2020, qui a finalement servi aussi d’électrochoc : les autorités ont lancé une campagne de stérilisation, la première d’envergure depuis trois ans. L’objectif étant de stériliser 500 primates, mâles et femelles, afin de mettre un coup de frein à leur prolifération.

Trappés après avoir été attirés par de la nourriture, les singes ont été endormis, conduits dans une clinique vétérinaire où ils ont été tatoués en fonction de leur sexe et du « gang » auquel ils appartiennent. Ils sont ensuite passés sur la table de chirurgie après une série d’examens.

 Narongporn Daudduem, directeur du département des parcs et de la vie sauvage de Lopburi a géré cette campagne de stérilisation et sait qu’elle risque de ne pas être suffisante pour résoudre la problématique.

Une autre solution plus pérenne est donc à l’étude, retirer de la ville tous ces primates en les regroupant dans un sanctuaire construit un peu à l’écart.

En attendant, les habitants de Lopburi doivent continuer à gérer et pour éviter que la situation ne dégénère trop, des commerçants les nourrissent eux-mêmes avec ce qu’ils ont, souvent des sucreries ou des chips …, ces singes ayant malheureusement pris l’habitude de manger de tout, comme les humains. Ce qui n’est évidemment pas bon du tout pour leur santé.

D’autant plus que plus ils sont nourris, même mal, plus ils emmagasinent de l’énergie qu’ils dépenseront en se reproduisant.

 

En règle générale, et partout dans le monde où habitent ces singes, même s’ils s’approchent et peuvent être attendrissant ou drôles par leur gestuelle et leurs mimiques, il faut bien garder à l’esprit que ce sont des animaux sauvages et que tenter de les toucher peut s’avérer dangereux.

D’autant que les petits singes, trop souvent représentés comme des jouets vivant, espiègles et intelligents, dans les films d’animation ou autres, ne partagent pas le même langage que le nôtre, leurs expressions faciales n’ont pas toujours les mêmes significations que les nôtres, plus particulièrement le sourire. Ainsi pour les singes, un sourire est généralement un signe de peur. Et une expression où la bouche est ouverte sur des dents bien visibles, associée à un regard fixe est le plus souvent une expression d’agressivité.

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Or, leurs dents et leurs griffes sont souvent bien plus acérées que les nôtres et ils n’hésiteront pas à s’en servir s’ils se sentent en danger et ne peuvent pas fuir ou pour certains s’ils n’obtiennent pas la nourriture convoitée !

C’est sans compter aussi que nous sommes des primates et qu’à ce titre, nous sommes souvent sensibles aux mêmes agents pathogènes. Le risque de transmission de maladie dans les deux sens peut donc être significativement augmenté par la multiplication des contacts qu’implique le nourrissage ou par la nourriture elle-même.

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En Afrique comme c’est le cas par exemple aux abords des chutes Victoria, à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe, la situation peut aussi être compliquée avec les singes.      

Présente dans la zone depuis plusieurs années, une troupe de babouins traverse les rues, montent sur les camions, et sèment la terreur parmi les touristes, ce qui n’est évidemment pas bon pour l’économie locale. Ces singes, à la musculature bien développée et aux canines pointues, peuvent atteindre 40 kg. Curieux et peu craintifs, ils n’hésitent pas à s’approprier tout ce qui est à leur portée, à harceler les touristes venant admirer les chutes, ou chercher de la nourriture sous les bâches des camions qui passent nombreux dans la région.

Renaud Fulconis, fondateur et directeur de l’ONG Awely, et témoin de la scène réagit : « En raison de l’accroissement de la population humaine, les espaces naturels propices à la faune sauvage se réduisent. Ce n’est là qu’un des nombreux exemples de conflits entre les hommes et les animaux. Il s’agit là pour eux d’une nourriture alléchante, et facile d’accès.« 

Pourtant et contre les apparences, les babouins ne sont pas des animaux si querelleurs qu’on le pense, en tout cas à l’intérieur d’une même tribu où le mâle dominant fait plutôt preuve de diplomatie et d’apaisement quand il doit calmer les esprits, ses canines ayant alors plutôt un rôle d’intimidation. D’autre part, d’après les observateurs, les femelles ont tendance à être plus attirées par des mâles prévenant et attentionnés que par des mâles agressifs.

Les babouins comme les autres singes, ont appris à tirer parti de la situation et de la nourriture facile, quitte pour le coup à adopter un comportement agressif envers ces humains qu’ils retrouvent partout maintenant. Ils tentent ainsi de s’adapter à la perte de leur habitat et à la perte de leurs ressources naturelles en nourriture, ce qui génère bien entendu de nombreux conflits.

En résumé, la mise à disposition, volontaire ou non, de nourriture par les humains pour la faune sauvage, génère tôt ou tard dans l’immense majorité des cas, des problèmes difficiles à gérer et délétères pour tout le monde.

Un écueil supplémentaire loin également d’être négligeable, c’est que la familiarisation et le rapprochement des habitations amènent les singes à être victimes plus facilement du braconnage, des captures pour la viande de brousse, pour en faire des animaux de compagnie, ils sont aussi plus souvent victimes d’accidents de la route, d’attaques par les chiens errants…

Un apport alimentaire irrégulier et irraisonné de la part des humains rend la faune sauvage dépendante et finit très souvent par entraîner des conflits entre les différents partis, dès lors que l’équilibre, précaire à la base, est rompu.

Parce qu’ils sont « mignons », vénérés ou économiquement intéressants, on est content de les nourrir, sans penser aux conséquences à long terme. L’humain a colonisé tous les territoires, imposé aux autres animaux leur présence après avoir détruit leurs habitats. La cohabitation avec l’animal sauvage n’est en général acceptée ou tolérée que si elle est source d’intérêt.

Même quand on est armé de bons sentiments, qu’on distribue à manger à des animaux sauvages on ne réfléchit pas sur le long terme. On cherche le plaisir immédiat, l’illusion de partager un moment de « complicité « avec la nature, un échange avec un monde qui nous est inconnu.

Avec de tels comportements, notamment celui des touristes qui est d’ailleurs bien souvent encouragés par la population locale, tout le monde est un jour perdant.

La crise de la Covid a mis en exergue des problèmes sous-jacents qu’on ne pourra espérer résoudre « équitablement « et éthiquement que s’ils sont véritablement pris à leur source.

Sinon, les accidents dus à des morsures, agressions, dégradations continueront à précéder de près et dans la plupart des cas la radicalité des réponses humaines devant un envahisseur devenu plus encombrant que lucratif.

Sophie Wyseur