Partout dans le monde, des femmes et des hommes essaient d’alerter et proposent d’autres façons de vivre ensemble, dans le respect de la planète. En France, il y a, entre autres, les « décroissants » (3) qui revendiquent un changement de mode de vie et une radicale diminution de la consommation. Moins de biens pour plus de liens.
Les décroissants ont pour média un journal intitulé « la décroissance », sous-titré « le journal de la joie de vivre », on y dénonce les méfaits de la croissance et de la société de consommation, on y donne des exemples de mode de vie décroissante et il y a beaucoup de satires sur les dérives des écologistes et sur le fameux développement durable. Hélas, dans ce journal, pas de place pour une réflexion sur les animaux, c’est étonnant pour un média qui se revendique comme « le 1er journal d’écologie politique ».
Pourtant les animaux sont bien considérés comme des biens de consommation par notre société (et par la loi qui leurs donne le même statut que des meubles !). Mais non, pas la moindre dénonciation sur le traitement infligé par notre société ultra-libérale au monde animal. A moins que toute la philosophie des décroissants sur le sujet soit contenue dans un tout petit dessin paru en page 4 du numéro de juin 2012. Le voici recopié :
Ainsi voilà l’avenir qu’envisageraient les décroissants pour les animaux ? Un retour à l’esclavage pour l’animal « énergie», pour, comme jadis, leurs faire tracter nos transports, labourer nos champs, descendre jusqu’à la mort dans les mines pour tirer des chariots (4) ? Un terrible retour en arrière pour un pays dit développé. Selon Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (5), « le cheval fut la plus belle conquête de l’homme », il faudrait lui répliquer à travers le temps et l’histoire que l’homme fut très certainement le plus grand cauchemar du cheval.
Ainsi les défenseurs des animaux liraient plutôt le petit dessin ci-dessus ainsi :Qui dira la dette incommensurable de l’homme envers les animaux, qui paient encore et toujours le prix du « progrès » humain ? Celui-ci, par facilité et osons le dire aussi par paresse, a détourné, avec une violence inouïe, les forces vives des animaux pour son seul profit. L’arrivée du pétrole libéra partiellement une classe d’animaux (chevaux, ânes) mais pour mieux en envoyer une autre (vaches, poules, cochons, etc) vers des modes de production dignes des plus cruelles dictatures.
C’est l’évidence que nous ne pouvons plus consommer à outrance, comme nous le faisons actuellement, qu’il faut impérativement revoir nos façons de vivre et de communiquer. Mais si c’est au prix d’un retour en arrière pour les animaux, ce n’est certainement pas le bon chemin et une autre voie est à trouver. Ainsi, un décroissant respectueux des animaux voit les choses plutôt comme ceci :
Marie-Christine Detienne
N.B : Avec des roues bien rondes, l’homme libre n’avancera que mieux !
Sources
(1) http://petrole.blog.lemonde.fr/
(2) Science&Vie n°1136 – mai 2012
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/La_D%C3%A9croissance
(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_dans_les_mines
(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Louis_Leclerc_de_Buffon