Le projet de reconversion du zoo du parc de l’Orangerie a été présenté par la ville de Strasbourg jeudi 10 juin lors d’une conférence de presse. La mairie souhaite transformer le zoo en « parc animalier » pédagogique sans animaux sauvages et exotiques.

Selon Actu Strasbourg, « Bien que les contours du projet restent à préciser, la mairie en a dévoilé quelques grands axes : le départ progressif des animaux sauvages, la gratuité de la mini-ferme ou encore l’évolution de cette dernière pour en faire « le pivot du futur parc animalier », selon les termes de Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville. « Il n’est plus possible de cautionner la partie zoo où sont détenus les animaux sauvages« , explique Mme Hamard. « Ils sont à peu près 120 dans ces espaces exigus et mal adaptés. Ils n’ont plus leur place à l’Orangerie », estime-t-elle, tout en citant les macaques, wallabys et autres « oiseaux qui sont coincés derrière des vitres dans des espaces exigus où ils ne peuvent pas voler ». »

 

Ces annonces ont finalement été validées lors du conseil municipal de Strasbourg du 21 juin 2021 pendant lequel la résolution numéro 49 « évolution du zoo de l’Orangerie et attribution d’une subvention de fonctionnement » a été votée par 46 votes contre 7.

Parmi ces nouvelles mesures :

  • Arrêt progressif de la subvention publique pour arrêt à l’été 2022.
  • un réaménagement des enclos des animaux domestiques dans la mini-ferme,
  • un parcours pédagogique pour connaitre la vie des animaux liminaires libres du parc de l’Orangerie,
  • la capture et la stérilisation des tortues exotiques (relâchées par les particuliers),
  • un hôpital pour les animaux sauvages indigènes blessés.

Un appel à projet aura lieu au printemps prochain pour proposer des idées et faire vivre activement le parc de l’Orangerie et les enclos – vides – historiques de l’ancien zoo. 

« Il faut du courage, et nous n’en manquons pas, pour dire qu’en 2021, il n’est plus acceptable de maintenir derrière des barreaux de cages inadaptées des animaux sauvages qui n’ont rien à faire à Strasbourg. Il n’y ont rien à faire pour deux raisons : d’abord que le principe même du zoo, conçu par l’Homme pour son unique divertissement repose sur une série de tableaux, factices qui ne restituent pas l’habitat naturel des animaux et qui non seulement privent ceci de leur liberté mais respectent rarement leurs besoins physiologiques. Une fois pour toutes, on doit porter sur les animaux un autre regard et cesser de les considérer comme nos propriétés exclusives, ce qu’ils ne sont pas. Ce n’est certainement pas en restant 3 minutes le dimanche après-midi devant la cage des macaques en dégustant une crêpe au Nutella que nos enfants désenvelopperont le respect et l’amour des animaux. […] Apprenons à rester modestes. N’essayons pas de tout vouloir, de tout avoir. Observons d’abord la faune qui nous entoure et essayons de la connaitre et à la respecter. » – Mme Hamard

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Photo Crédit : Chloé KA lors de la manifestation 269 Life France / Code Animal du 19 juin 2021 pour la fermeture du Zoo de l’Orangerie

 

Le levier financier est malheureusement l’unique point de pression de la municipalité. Il est en effet important de rappeler que la mairie est uniquement propriétaire des lieux et non des animaux, qui sont eux, la « propriété » de l’association des « Amis du Zoo de l’Orangerie ». La mairie versait une subvention avec l’argent publique afin que cette association prenne soin des enclos, nourrisse les animaux et paye les employés du zoo. Elle était également utilisée pour 20% pour l’entretien de la mini ferme pédagogique.

Ainsi la mairie ne peut avoir un levier quant au départ précis des animaux. C’est un élément malheureux que Code Animal regrette vivement. Nous restons cependant à la disposition de l’association des Amis du zoo pour prendre en charge le replacement des animaux dans nos structures d’accueil partenaires.