Ouvrages sur les animaux captifs et de « divertissement » : zoos, cirques, corrida

« Wattana, un orangoutan à Paris »
Chris Herzfeld, Ed. Manuel Payot, 2012

A travers l’histoire de Wattana, femelle orang-outan élevée par les hommes et arrivée à l’âge de trois ans à la ménagerie du Jardin des Plantes, le primatologue dévoile la vie de ces grands singes qui vivent dans les parcs zoologiques mais que les visiteurs ne connaissent pas. Les primates ont des capacités incroyables d’adaptation et s’approprient les habitudes des humains.

« Corrida Basta ! »
Christian Laborde – Robert Laffont – 2009

80% des Français se déclarent contre les corridas, et Christian Laborde est le premier d’entre eux. « Corrida, basta ! » est un pamphlet anticorrida radical et littéraire, porté par une plume insolente, irrespectueuse mais aussi poétique et ironique. Convoquant pêle-mêle Gandhi, Zola, saint François d’Assise, Hugo, le Pape, des imams ou le Dalaï-Lama, l’auteur de « L’Os de Dionysos » (censuré pour « lubricité et paganisme » avant de devenir un best-seller) n’hésite pas à s’attaquer aux amateurs et aux politiques partisans de la corrida. S’appuyant sur les écrits de psychologues et d’ethnologues, il démontre la nocivité d’un tel spectacle pour le mental des jeunes comme pour celui des adultes. Tel un chirurgien, il en décrit l’incroyable cruauté avant de louer la beauté et la bravoure des taureaux et des chevaux. Voici un procureur qui traduit sa fureur dans une langue superbe et avec une émotion qui égale son talent.

« Histoire de la corrida en Europe du XVIIIe au XXIe siècle »
Elisabeth Hardouin-Fugier – Connaissance et Savoirs – 2005

Jusqu’au XXe siècle, le sujet était « interdit à ceux qui n’en ont point de charge et ne sont de la profession ». En conséquence, les amoureux espagnols et français de la corrida, les aficionados, ont rempli des bibliothèques entières de leurs textes, descriptions à vocation littéraire ou touristique, fictions érotiques ou héroïques, toujours du point de vue de l’homme, jamais de celui du taureau. Cette époque est close. L’Histoire avec un grand H, celle des mentalités, des pratiques ludiques et culturelles, les études picturales, littéraires, juridiques, médiatiques passent au crible de l’ardente curiosité de l’auteur.
Elle exploite tous les documents et références relatifs à la corrida, de Canetti à Coluche, de Goya aux publicités, en passant par M. Leiris, G. Bataille, Hemingway et Montherlant, ainsi que les actuels grands traités sur la violence et la victimologie. L’auteur suit les politiques sur les gradins, les électeurs dans les sondages, les aficionados dans leurs déclarations, les « empêcheurs de torturer en rond » aux arènes et aux conseils municipaux. Si on les interroge, tout et tous parlent, les taureaux aussi.

« Zoos, histoire des jardins zoologiques en Occident (XVIè – XXè siècle) »
Eric Baratay et Eisabeth Hardouin Fugier – Ed.La découverte – 1998

L’animal sauvage n’a jamais cessé de fasciner les hommes. Afin de nourrir leur passion pour les collections, ils inventèrent les zoos, ces lieux uniques où s’exprime leur désir de dominer la nature pour mieux la connaître. Dans cet ouvrage passionnant et documenté, Eric Baratay et Elisabeth Hardouin-Fugier retracent l’histoire des ménageries et jardins zoologiques en Occident. Ils montrent ainsi comment, à partir du XVIe siècle, les aristocrates de l’âge baroque mettent en scène quantité de bêtes exotiques dans leurs ménageries. Enfermés, au service d’un pouvoir soucieux de se montrer, les animaux suscitent aussi la passion des naturalistes et éveillent la curiosité du peuple. Au XIXe siècle, l’urbanisation et la colonisation favorisent la multiplication des jardins zoologiques où les animaux, importés par milliers, sont dressés à jouer le rôle de fauves vaincus, de bétail domestiqué ou de gentils compagnons devant un public toujours plus nombreux. Aujourd’hui, le zoo ne va plus de soi : interpellé par la disparition de la faune sauvage, il se doit d’offrir à un public nostalgique le mirage d’une nature préservée et à ses détracteurs l’illusion d’un sauvetage des espèces en perdition. Fourmillant d’anecdotes, l’ouvrage d’Éric Baratay et Elisabeth Hardouin-Fugier nous fait pénétrer dans les coulisses de cette institution méconnue. Mais son ambition est aussi d’offrir au lecteur une contribution inédite à l’histoire politique, culturelle, sociale et esthétique de l’Occident.

« La mort donnée en spectacle ou petit manuel à l’usage des anti-corrida »
Claire Starozinski – 1998

Simone de Beauvoir expliquait l’offre de la prostitution féminine par la demande expresse qu’en font ses clients. De la même manière, il suffirait que le spectacle de la mort cesse d’alimenter le sadisme inavoué des amateurs de corridas pour que la torture légale des taureaux soit supprimée. Derrière les mots de «tradition», de «spectacle», d’«art» se cache aussi, malsaine et millénaire, la passion inavouable de la mort. Les spectateurs qui applaudissaient autrefois le massacre des gladiateurs sont les mêmes qui jouissent, aujourd’hui, de la mise à mort du taureau. Le goût du cadavre, de la souffrance et du sang n’a pas vieilli. Simplement, derrière les ors, la lumière, la fanfare et de fallacieux prétextes, s’exprime une passion morbide. Celui ou celle qui n’oserait pas tordre le cou à un poulet, se repaît de l’agonie d’un splendide animal. Les condamnés de la place de Grève n’étaient-ils pas déjà l’objet d’une curiosité morbide ? Et si les exécutions publiques ont été interdites par l’État, c’est bien parce qu’elles provoquaient des élans malsains auprès d’un public friand de meurtre… Car enfin, de quel droit l’être humain peut-il, au nom de son seul plaisir, torturer un autre être vivant, sous prétexte que ce dernier est plus faible ou moins intelligent ? Je me sens complice, toute cruauté me révolte, et c’est cette révolte-là que je veux porter dans le discours anti-corrida.

« La corrida »
Eric Baratay et Elisabeth Hardouin – Fugier – PUF Que sais-je ? – 1995

Des origines de la corrida aux techniques et stratégie du spectacle au XXème, cet ouvrage dresse un panorama de ce « divertissement » et de la polémique qui l’entoure.

« La Mafia Tauromaniaque, Pamphlet »
Alain Perret – Les écrits sauvages – 1993

« Ce livre que vous avez dans les mains est un outil. Ne vous laissez plus embobiner par les discours esthétisants des aficionados. Tous les arguments essentiels sont dans ce livre. C’est un livre de combat, documenté, précis, une mine d’informations indispensables pour réussir un jour à convaincre tout le monde de délaisser ces coutumes qui consistent à se réjouir d’une douleur. » (Philippe Val)

« J’ai enfin pu me faire lire le texte de votre livre. Vous le qualifiez quelque part de « pamphlet » et ce mot me sembleparfaitementa déquat. Votre style se veut en effet vant tout vivant, pittoresque et parfois humoristique : les calembours n’y manquent pas.
Un pamphlet se présente tout seul sans avoir à recourir à une autorité extérieure : à vrai dire, préface t-on un croi ou une explosion ? » (Professeur Théodore Monod, Membre de l’Institut)

« Zoo, si les bêtes parlaient, si le public savait »
Louise Beaudin, vétérinaire – Ed. Michel Quintin – 1986

Zoo, c’est…
– Roméo et Juliette, les orangs-outans amoureux
– Zira, une petite gorille arrachée à sa forêt natale pour courtiser les visiteurs
– un bébé wapiti mort de faim après une longue agonie parce que l’auge était trop haute
– deux cerfs européens morts de soif parce que les conduites étaient gelées.

Voilà quelques faits parmi d’autres, innombrables, dont a été témoin Louise Beaudin, alors vétérinaire au zoo de Granby, et qu’elle nous livre ici en un récit bouleversant.
Avec elle nous serrons les poings devant un autre gâchis occasionné par les calculs et la négligence. Avec elle aussi, nous sourions, attendris devant Noiraud le gibbon, s’adonnant à la haute voltige avec sa fille Vanissa et saluant son auditoire comme une vedette devant Wowo le chimapnzé qui montre son « bobo » d’un air pitoyable, devant les petits tigres s’étirant contre le ventre de leur mère, dodus, repus…
Ce livre nous faite passer par toutes les émotions. Jamis plus nous ne pour être indifférents au sort des animaux en captivité. Suffira-t-il à amorcer une réflexion agissante ?

« Film : Zoos, l’enfer du décor »
Pablo Knudsen

Zoos, l’enfer du décor est un documentaire, qui explore la question de l’enfermement animal au sein des espaces zoologiques. Le film interroge la position à adopter vis-à-vis de cette forme d’exploitation animale, qui est de plus en plus contestée. En attribuant une place de choix au dialogue, et par la présence de nombreux intervenants : historiens, philosophe, éthologue, assistant zoologique, militants, etc., le film fait naître une réflexion pertinente, et développe ainsi plusieurs problématiques directement liées à la question de l’enfermement animal.
À commander sur le site de L214.