Inondations : double peine pour les animaux de Marineland

Un dauphin au marineland d'Antibes
Un dauphin au marineland d’Antibes

Après les inondations qui ont frappé durement la côté méditerranéenne dans la nuit du 3 au 4 octobre, Code animal s’inquiète du sort des animaux du zoo marin d’Antibes. Et dénonce le discours de cet établissement, dans une lettre ouverte signée par 21 associations internationales.

Pas de nouvelles des orques, ni des tortues. Évoquant une « casse animale », des termes qui trahissent plutôt une vision marketing des choses qu’un souci du vivant, le directeur du marineland d’Antibes, Bernard Gianpaolo, est resté évasif sur les conséquences des inondations du week-end sur la côte d’Azur.

Les images relayées par les médias depuis dimanche ont pourtant de quoi inquiéter : des bassins remplis de boue, des otaries qui hurlent, de l’eau sombre à la place des surfaces bleutées d’avant les intempéries. Des témoignages font craindre le pire quant à la situation d’animaux toujours invisibles, victimes de cette « casse » : une raie aurait été retrouvée sur un parking, des tortues et des otaries se seraient échappées de leur enclos.

Des animaux sous dépendance

La priorité du parc serait actuellement de rétablir l’électricité et « les systèmes de tenue en vie des animaux ». « Pour l’instant, notre préoccupation, c’est le bien-être et la vie des animaux », a déclaré Bernard Gianpaolo à l’AFP. De quel bien-être peut-il s’agir pour des animaux condamnés à passer leur vie enfermés, dans l’incapacité totale d’exprimer leurs comportements naturels ?

Incapables de se sauver, incapables d’agir par eux-mêmes, les animaux captifs des zoos et des delphinariums vivent dans une dépendance absolue de l’humain, y compris vis-à-vis des catastrophes naturelles. Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame se produit, laissant les animaux sans défense, décimés par les aléas climatiques. Les inondations qui ont par exemple frappé la Géorgie cet été ont tué la moitié de la population animale du zoo de Tbilissi.

Vulnérabilité extrême

Alors que, depuis cet été, le marineland d’Antibes revendique de manière appuyée sa « passion pour les animaux », Code animal et 20 associations internationales confrontent l’établissement à ses arguments absurdes et à ses approximations scientifiques dans une lettre ouverte publiée aujourd’hui. Impossible en effet de laisser cet établissement affirmer des contre-vérités sur le marché de la capture des cétacés et se targuer de participer à la conservation des espèces qu’il détient. Nous demandons de plus à Marineland une transparence totale sur les conséquences des intempéries sur les animaux.

Les inondations du week-end illustrent une fois de plus la vulnérabilité extrême des animaux maintenus en captivité. Une preuve supplémentaire que la marchandisation d’êtres vivants exclut par définition toute préoccupation de leur bien-être. Et que les objectifs d’une entreprise commerciale s’accordent mal avec la protection animale.

À télécharger : notre communiqué de presse.