Code Animal soutien l’initiative Rewild

Edit Janvier 2020 : Du nouveau sur le projet Rewild : Wildlife Angel a quitté la coalition (voir leur communication sur page FB) et une saisie a été faite sur 50 Gris du Gabon suite à ce qui apparait comme un défaut de formalités administratives. Ces histoires assombrissent le tableau. Après quelques mois maintenant, les question que nous posions dans notre article sont toujours sans réponse.

Des projets de transformation de zoos en perdition en structures d’accueil pour la faune sauvage captive sont aujourd’hui nécessaire au vue de la demande accrue de replacement d’animaux saisis et abandonnés. Mais cela ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions.

Nous attendons toujours les réponses à nos questions.

Qu’est-ce-que le projet Rewild ?

Rewild est une coalition de 7 organisations de défense des animaux qui souhaitent racheter le zoo de Pont Scorf dans le Morbihan. Cette semaine, Rewild a donc signé le compromis de vente et doit rassembler 600 000 € avant mai 2020 afin d’être les propriétaires des lieux. C’est désormais chose faite. En quelques jours, les fonds nécessaires sont rassemblés.

L’idée est de transformer le zoo en centre de sauvegarde pour les animaux victimes du trafic animalier, et de relâcher en milieu naturel les animaux qui le peuvent. Les détails de ces programmes doivent être annoncés dans les prochains jours par Rewild.

Code Animal souhaite voir la création de nouvelles structures d’accueil pour la faune sauvage captive saisie ou recueillie. Nous espérons que ce projet ait des répercussions positives !

Le zoo Pont-Scorff ?

Code Animal suit l’histoire tourmentée de ce parc depuis quelques temps maintenant à la suite de signalements que des particuliers nous ont envoyés. « Un zoo dont la situation de gestion et in fine les conditions animales se dégradent depuis des années sans qu’aucune instance de contrôle n’intervienne : DDPP, MSA, Inspection du travail ». En Janvier 2018, un mouvement social éclate : les soigneurs s’inquiètent des conditions de détention des animaux et les employés des conditions de travail.

Plusieurs disparitions suspectes d’animaux nous ont été remontées.

En juillet 2019, de nouvelles suppressions de postes étaient dénoncées.

Lire la situation financière du parc ici

L’histoire de ce parc est difficile depuis des années ce qui s’est ressenti dans les non-investissements du parc. Chez Code Animal, ce qui nous rend le plus heureux est le changement de propriétaire. Ou plutôt le fait que le propriétaire actuel – qui n’est pas spécialement connu dans le milieu pour être le meilleur bienfaiteur pour les animaux – ait un zoo en moins.

Cependant, nous nous posons la question de qui récupère les 600 000 € ? Nous sommes certains à 90% qu’il s’agit du propriétaire actuel – nous nous méfions de la communication sur les réseaux sociaux. Si tel est le cas, nous espérons que ce Monsieur puisse faire bon usage de ce fond et le réinvestir dans ses deux autres zoos, plutôt que d’en racheter un autre. En quel cas, ce serait déplacer le problème. Nous espérons également que le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire ait bien pris note de nos remontées lors de la commission interministérielle zoo – à laquelle Code Animal siégeait avec deux autres associations de défense des animaux – quant aux zoos qui auraient réellement besoin d’un contrôle serré.

Bref il était temps que le parc change de mains.

Aujourd’hui il y aurait 561 animaux dans le zoo (lions, éléphants, girafes, pandas roux ou loups entre autres). Certains de ces animaux sont sous programmes de conservation EEP. Nous attendons de voir ce qu’il se passera pour ces animaux qui sont suivis au niveau européen par un curateur. A ce jour, nous ne savons pas si ces individus sont sous la coupe du zoo ou du programme d’élevage.

Nous nous posons des questions quant au financement de ces structures qui n’accueilleraient plus de public ainsi que sur les plans de réintroductions en milieux naturels qui sont strictement encadrés.

Cela ne fait pas la joie de tout le monde

Il n’a fallu que quelques heures pour que l’AFdPZ et l’EAZA (associations des parcs zoologiques français et européens) réagissent à ce projet. Sans surprise, Rewild ne fait pas leur joie, puisque le projet échappe totalement à leur contrôle. Auraient-ils laissé entrer le « loup ?» en laissant entrer les associations de défense animale dans leurs jolis projets marketing ?

Rewild serait-il le nouveau souffle qui remette en question les arguments marketing des zoos sur la conservation des espèces, la protection des animaux sauvages des trafiquants, etc. ?

Seul l’avenir nous le dira mais au vu des réponses des associations de parcs zoologiques, Rewild aurait tapé dans le mille.

Le seul centre d’accueil de la faune sauvage ?

Non, il y a des structures d’accueil déjà existantes en France pour s’occuper des animaux exotiques ou endémiques. Code Animal travaille uniquement sur les animaux exotiques. Nous avons déjà présenté un rapport à ce sujet que vous pouvez lire ici.

Cependant, ces structures ne sont pas assez nombreuses compte tenu du nombre de saisies, d’abandons et de vagabondages d’animaux exotiques dans notre pays. Les places en refuges sont rares, surtout lorsque de larges saisies sont faites par les autorités et que tous les animaux doivent être replacés en même temps. Le retour à la vie sauvage n’étant pas pragmatiquement pas envisagé et envisable jusqu’à preuve du contraire.

Code Animal sensibilise les dirigeants politiques à ce sujet

Notre association travaille depuis début 2019 sur la question du manque de structure d’accueil en France pour les animaux sauvages exotiques. Le trafic faunique est le troisième trafic mondial après le trafic de drogue et le trafic d’armes. C’est un trafic qui permet d’en financer d’autres et qui, nous le déplorons, n’est pas combattu par les autorités internationales autant que les deux autres. Notre association souhaite en effet que le trafic faunique puisse être reconnu comme un crime international. Notre pays est également touché par ces crimes fauniques : les bébés fauves achetés sous le manteau, les reptiles, les oiseaux, etc. Combiné à la mode des nouveaux animaux de compagnie, cela ne fait que croitre la demande de consommer de l’animal sauvage.

Ainsi les saisies, vagabondages et abandons ne sont pas rares en France. Le replacement de ces animaux est un casse-tête sans nom pour les associations comme pour les autorités. Code Animal travaille actuellement avec les dirigeants politiques comme le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire ainsi que des Parlementaires pour créer des structures d’accueil et un meilleur cadre pour le replacement des animaux. Nous ne souhaitons pas qu’une poignée d’entreprises privés puissent sortir leur épingle marketing du jeu et nous souhaitons voir émerger des structures éthiques et responsables comme cela est déjà le cas à l’étranger.

Code Animal est d’ailleurs en lien avec des structures internationales qui travaillent déjà sur ce sujet depuis des années. Plus d’informations et un événement à venir dès le début de l’année 2020.

 

Sources :

Rewild

Cagnotte Rewild