Tourner en rond sur un tabouret, être enchaîné, faire le poirier, s’asseoir : toutes ces positions que les éléphants sont contraints de prendre quotidiennement dans les cirques marquent leur corps à jamais. Et ont des conséquences désastreuses à la fois sur leur santé physique et sur leur état émotionnel.

L’enchaînement est pratiqué quotidiennement dans les cirques français par mesure de sécurité. C’est aussi une méthode de coercition couramment utilisée. Le dresseur apprend à l’animal à lever le pied pour mettre la chaîne avant, puis à reculer pour mettre la chaîne arrière.

La position du poirier, elle aussi, est une posture très dommageable pour les articulations, tout le poids de l’animal étant concentré soit sur la trompe, soit sur ses deux pieds avant.

Selon les Dr Helmut Pechlaner et Harald Schwammer (1) :

« Ces positions peuvent causer des blessures aux articulations et aux disques intervertébraux des éléphants adultes, ainsi que des fissures dans les ongles. Quant aux exercices d’équilibre, ils peuvent être à l’origine de dérangements moteurs dans les articulations du coude et du genou. »

Autre conséquence pour les éléphants : une paralysie de la trompe.

Positions debout sur les pattes postérieures ou assis sur un tabouret (appelée aussi « dog-sit » ou « chien assis »), pyramides : cette pression excessive sur le diaphragme peut causer une hernie.

« Auquel cas la paroi musculaire se rompt et les organes internes sont poussés à travers cette déchirure. C’est un état grave qui peut entraîner la mort si les organes concernés par le prolapsus (intestins, vessie, utérus) subissent un étranglement et se nécrosent. »

Obliger un éléphant à s’asseoir sur un tabouret peut provoquer un prolapsus des organes, mais également l’usure et le déchirement prématuré des jointures, tendons et jambes, tout comme dans les exercices impliquant la tenue sur une jambe ou la formation d’une pyramide.

Ces postures étant étrangères et douloureuses pour l’animal, elles ne peuvent être obtenues que par la force. La douleur assénée par les coups de pique doit alors dépasser en intensité la douleur de la posture elle-même.

1. SCHWAMMER Harald Dr, PECHLANER Helmut Dr, GSANDTER Hermann, BUCHL-KRAMMERSTATTER Dr, Guidelines for keeping of wild​ ​ animals​ ​ in​ ​ circuses,​ ​ Vienne​ ​ 1996.


[widgetkit id= »86″ name= »SOS – photos »] Crédit photo : Les Pisteurs de cirque