Ouvrages de réflexion philosophique sur notre rapport à l’animal

« Les animaux aussi ont des droits »
Boris Cyrulnik, Elisabeth de Fontenay, Peter Singer – Ed. Seuil – mai 2013

Ils souffrent comme nous. Comme nous aussi, ils jouissent du bien-être. Mieux que nous parfois, ils s?imposent par la ruse et l?intelligence. Comment continuer à les traiter comme des « choses » dont on se contenterait de condamner l?abus ? Mais faut-il pour autant leur accorder des droits, et si oui lesquels ? Et qui veillera à leur application ? Pour répondre à ces questions et à tant d?autres, Boris Cyrulnik l?éthologue, Élisabeth de Fontenay la philosophe, Peter Singer le bioéthicien croisent leurs regards et confrontent leurs savoirs sur la question animale.Trois sensibilités, trois parcours, trois formes d?engagement : la voie est tracée, au-delà des divergences et des contradictions, et en partie grâce à elles, pour que le législateur s?attelle à la rédaction du contrat qu?il nous faut maintenant passer sans délai avec nos frères en animalité, au nom de la dignité humaine.Boris Cyrulnik est éthologue et neuropsychiatre.Élisabeth de Fontenay est philosophe.Peter Singer, fondateur du Mouvement de libération animale, enseigne la bioéthique.Karine Lou Matignon est journaliste et écrivain.David Rosane est ornithologue.

« Les droits des animaux »
Tom Regan – Ed.Hermann – mars 2013

Les animaux ont des droits. C’est la thèse que défend Tom Regan dans cette oeuvre fondatrice, contribution majeure et influente à la réflexion morale contemporaine.
Loin d’être sans pensée, comme l’affirmait Descartes, les animaux que nous mangeons, chassons ou livrons aux expériences scientifiques sont conscients du monde. Leur esprit est empreint de croyances et de désirs, de souvenirs et d’attentes. Ce sont, à ce titre, des êtres dotés d’une valeur morale propre, indépendamment de l’utilité qu’ils peuvent avoir pour nous. Ce n’est pas simplement par compassion pour leur souffrance, mais par égard pour cette valeur que nous devons les traiter avec respect.
La théorie de Regan est la formulation philosophique la plus élaborée et la plus radicale d’une éthique des droits des animaux. Elle pose une exigence de cohérence : si nous refusons l’exploitation des hommes, il nous faut également dénoncer l’exploitation des animaux non humains. L’abolition de l’élevage, de la chasse et de l’expérimentation est requise par la justice.

« Anthologie d’éthique animale »
Jean-Baptise Jeanjène Vilmer, Presses Universitaires de France – PUF, septembre 2011

La conduite des hommes à l’égard des animaux fait depuis toujours l’objet d’une évaluation morale par ceux d’entre nous que la souffrance indigne. La philosophie officielle en occident, qui justifie l’exploitation des bêtes pour manger, travailler, expérimenter, nous divertir et nous tenir compagnie, n’a jamais fait l’unanimité. L’éthique animale est l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux et cette anthologie est son histoire. Une contre-histoire des animaux, dans laquelle Pythagore, Vinci, Cyrano de Bergerac, Rousseau, Voltaire, Sade, Schopenhauer, Lamartine, Darwin, Wagner, Hugo, Tolstoï, Zola, Gandhi, Russell, Colette, Claudel, Yourcenar, Singer, Levi-Strauss, Derrida, Houellebecq, Onfray et beaucoup d’autres prennent position sur les droits des animaux, les devoirs de l’homme à leur égard, le végétarisme, la chasse, l’expérimentation, la corrida, les zoos et d’autres questions théoriques et pratiques. Réunissant 180 auteurs, plus de 40 traductions et plusieurs textes inédits, ce livre de référence est la première et la seule anthologie francophone sur le statut moral des animaux.

« L’éthique animal »
Jean-Baptise Jeanjène Vilmer, Que sais-je ? n°3902, PUF, janvier 2011

Les animaux ont-ils des droits ? Avons-nous des devoirs envers eux ? Si oui, lesquels ? Si non, pourquoi ? Et quelles en sont les conséquences pratiques ? L’exploitation des animaux pour produire de la nourriture et des vêtements, contribuer à la recherche scientifique, nous divertir et nous tenir compagnie est-elle justifiée ? L’éthique animale s’intéresse à l’ensemble de ces questions. Elle ne propose pas une simple compilation de règles idéales sur ce qu’il est « moral » ou non de faire aux animaux, mais invite à penser notre rapport au monde animal. Elle est le lieu d’un débat, souvent extrêmement polémique, dans lequel s’affrontent de nombreuses positions. Ce livre en propose le premier panorama synthétique.

« Réflexions sur la condition faite aux animaux »
Françoise Armangaud – Ed.Kim – janvier 2011

Conviction du caractère central, encore de nos jours, de la notion de sacrifice, pour archaïque voire désuète qu’elle puisse paraître à un esprit occidental – mais au sein même de l’Occident n’est-elle pas vivace dans les pratiques des monothéismes juif et musulman ? N’est-elle pas également centrale, au moins métaphoriquement et théologiquement, dans le christianisme ? Or ce sont les animaux qui en font les frais.
Est-ce juste ? Non ! Il convient d’autant plus de s’interroger sur l’éventuelle permanence d’un sacrificiel hors rituel, à la fois sourd, obscur et plat, dénué de toute opérativité positive, celui de l’abattage industriel et de la nourriture carnée, banalement et excessivement consommée aujourd’hui, voire revendiquée comme si la protéine animale faisait partie des Droits de l’homme. Conviction que la  » question  » des animaux n’est pas un  » à côté  » ou un  » en dehors  » de l’humain, mais lui est consubstantielle.
Ce n’est donc pas non plus un  » hors politique « , et ce, à bien des titres. Rôle  » fondateur  » (dit-on) des sacrifices dans les cités antiques ou dans les sociétés sans écriture. Pratiques perverses et mortifères à court terme comme à long terme dans les économies modernes. Il faut poser le défi : quelle société voulons-nous pour vivre en paix et en équité non seulement entre humains mais entre  » animaux humains  » et  » animaux non-humains  » ? Conviction quant au rôle des artistes et des poètes pour franchir les barrières érigées par des philosophies étriquées, réductionnistes, arrogantes et cyniques (au sens trivial du terme), entre humain et animal, et pour nous donner quelque chose aussi bien de la familiarité que de l’énigme.
Elisabeth de Fontenay n’a-t-elle pas affirmé :  » Il faut des artistes, virtuoses de la confusion, pour accorder aux animaux une compassion qui élargisse le coeur au point de faire vaciller le propre de l’homme « . Conviction que les animaux sont nos semblables et nos frères. Si la reconnaissance du visage animal, de la parole animale, de la dignité animale, rencontre l’argument de l’anthropomorphisme, elle en triomphe haut la patte.
La simple justice requiert pour les animaux leurs droits à vivre libres sur leurs indispensables territoires, à n’être ni chassés, ni pourchassés, ni capturés ni mangés ni appropriés ni exploités de quelque manière que ce soit. Telles sont les principales inspirations de cet ouvrage aux tonalités souvent malheureuses (d’indignation) et parfois heureuses (de jubilation), diverses comme le sont nos relations avec les animaux.

« Qui sont les animaux ? »
Sous la direction de Jean Birnbaum, Ed. Folio Essais inedit – 2010

La pensée occidentale a longtemps défini l’animal par ce qui lui manque : la raison, la pudeur, le rire… Aujourd’hui, notre imaginaire reste dominé par la conception cartésienne de «l’animal-machine», incapable d’accéder au langage, dépourvu de subjectivité, donc privé de tout droit.
Or l’actualité vient régulièrement nous rappeler l’étrange proximité qui nous lie aux animaux : crise de la «vache folle», grippes «aviaire» ou «porcine»… Surtout, les avancées de la recherche remettent en question la frontière entre l’Homme et l’Animal. Ainsi, les travaux des paléoanthropologues ou des éthologues soumettent la foi humaniste dans le «propre de l’Homme» à rude épreuve. Mais, alors, comment relativiser l’exception humaine sans sombrer dans la confusion entre tous les vivants ? Comment l’Homme peut-il prendre ses responsabilités envers l’Animal, voire reconnaître avec lui une communauté de destin, sans se comporter lui-même comme une bête

« La communauté des êtres de nature, essai d’écologie philosophique »
Hicham-Stéphane Afeissa – Ed.MF – Collection Dehors – 2010

À trop vouloir en faire le discours écologique ne risque-t-il pas d’exaspérer, d’éveiller la méfiance et de décourager toutes les bonnes volontés  ? S’il y a un sens à vouloir préserver la planète pour les générations futures et à prendre soin de ne pas épuiser les ressources non-renouvelables, n’est-il pas tout simplement grotesque de parler de «  devoirs  » envers la nature, du «  respect  » qu’il lui serait dû, et à élaborer une «  éthique environnementale  », comme si les problèmes environnementaux constituaient une nouvelle sorte de problèmes de moralité  ? L’objectif de ce livre est de prouver que cette approche des problèmes – qui s’est développée en Amérique du Nord depuis plus d’une trentaine d’années – n’a non seulement rien d’absurde, mais qu’elle dispose de moyens théoriques raffinés permettant de comprendre les enjeux de la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés en s’interrogeant sur ses causes profondes.
L’auteur entreprend tout d’abord de réfuter les lectures de mauvaise foi qui ont vu dans l’éthique environnementale l’émergence d’un «  nouvel ordre écologique  » menaçant les valeurs humanistes traditionnelles, puis de défendre l’idée selon laquelle une communauté morale réunissant les êtres humains et les êtres de nature (tels que les animaux, mais aussi d’autres entités du monde naturel) peut exister sur le fondement des «  intérêts  » qu’ils partagent, et enfin de montrer que la considération morale que l’ensemble de ces êtres exige doit se décliner selon une pluralité de critères qui n’impliquent en rien de confondre les devoirs que nous avons envers un être humain avec ceux que nous avons envers les autres êtres de nature.

« Philosophie animale, différence, responsabilité et communauté »
Textes réunis par H.-S.Afeissa et J.-B. Jeangène Vilmer – Vrin – 2010

En quel sens pouvons-nous dire que les animaux nous regardent ? Sans doute n’ont-ils jamais manqué de retenir toute notre attention ; sans doute n’ont-ils plus à se plaindre de nos jours, du moins pour certains d’entre eux, de ne pas obtenir de notre part certains égards. Mais il semble que le regard des animaux ait longtemps été rendu incapable de se réfléchir dans le miroir que nous leur tendions parce que nos manières de penser et de vivre les constituaient comme des êtres muets et aveugles, servant essentiellement à définir l’homme et à le conforter dans ses privilèges. Ce volume entreprend de donner accès à quelques-uns des travaux accomplis ces dernières années en philosophie et en éthique animale ayant le plus contribué à promouvoir de nouvelles manières d’interroger la différence supposée entre les êtres humains et les animaux, ainsi que la responsabilité morale qui nous incombe dans le cadre des communautés que formons avec eux.
Avec des textes de J. Berger, M. Calarco, J. Baird Callicott, G. Francione, P. Guénancia, M. Midgley, M. Nussbaum, C. Palmer, T. Regan, P. Singer.

« La raison des plus forts, la conscience déniée aux animaux »
Sous la direction de Pierre Jouventin, David Chauvet et Enrique Utria – Radicaux Libres – 2010

Les avancées de la science contredisent radicalement la conception cartésienne de « l’animal-machine »
ou le statut actuel de « res nullius » ou de « bien meuble ». Mais tandis que les preuves d’une continuité
cognitive entre l’humain et l’animal s’accumulent, le sens commun continue de tenir les animaux pour des êtres sans conscience. Il est vrai que ce négationnisme sert de nombreux intérêts économiques, agricoles ou même ludiques. Sommes-nous prêts à élargir aux animaux notre considération ? Tel était le sujet du colloque organisé le 14 novembre 2009 à l’université Paris V René Descartes, à l’initiative des associations Droits des Animaux et Tribune animal (Science-Po Paris) auquel cet ouvrage fait suite. Il regroupe le point de vue d’universitaires et d’antispécistes français et étrangers : Marc Bekoff, Yves Bonnardel, David Chauvet, Fabienne Delfour, Elisabeth Hardouin-Fugier, Pierre Jouventin, Olivier Le Bot, Irene Pepperberg, Estiva Reus, Maxime Sheets-Johnstone, Jean-Claude Wolf.

« Animaux et philosophes »
Lucien Malson – Ed du Layeur – 2009

La perception des animaux par l’homme s’est trouvée profondément modifiée à la fin du siècle dernier par les travaux des paléontologues, anthropologues et surtout éthologues. scrutateurs du comportement des bêtes dans leur milieu naturel. L’opposition entre l’être animal et l’être humain s’est nuancée. Les anciens critères distinctifs furent souvent subvertis et ceux qui ont le mieux résisté n’ont pas échappé aux révisions et aux reformulations. Une telle évolution des idées et les discussions qu’elle risque parfois de faire naître nous renvoient à l’histoire des rapports qu’à pu entretenir l’homme avec l’animal et à l’examen des arguments que les philosophes parmi les représentants inévitables de la pensée réfléchie. ont diversement apportés au cours des siècles. L’auteur. Lucien Maison, s’attache ici à retrouver les grands classiques et à commenter leurs propos. en un moment où la connaissance renouvelée des espèces et le problème de leur survie méritent l’attention de chacun de nous. De Thalès à Lévi-Strauss, la question des êtres vivants et sensibles est reparcourue pour aboutir à cette conviction, désormais dominante. que l’animal n’est pas un simple objet et ne peut jamais être traité comme tel.

« La mentaphobie tue les animaux »
David Chauvet, Ed Droit des Animaux – 2008

Cet essai traite de la stratégie d’exclusion consistant à denier aux animaux toute conscience, à les réduire à l' »instinct », pour justifier les traitements qui leur sont infligés. Une telle indigence se présentait de manière diffuse tant qu’elle n’était pas nommée, ce qui est désormais le cas. La mentaphobie tue les animaux, essai très documenté, est suivi d’une version révisée et annotée de La volonté des animaux, épuisé dans sa précédente édition.

« Ethique animale »
Jean-Baptiste Vilmer – Presses Universitaires de France – 2008

Les animaux ont-ils des droits ? Avons-nous des devoirs envers eux ? Dans quelle mesure peut-on les tuer pour se nourrir, se divertir, faire de la recherche, enseigner, faire la guerre ? En quoi l’élevage industriel est-il problématique ? Quels sont les enjeux éthiques des animaux transgéniques ? Voici quelques unes des questions soulevées par l’évolution des rapports entre l’homme et l’animal. L’éthique animale est l’étude du statut moral des animaux, c’est-à-dire de la responsabilité des hommes à leur égard. Cette discipline, d’origine anglo-saxonne, se développe en France et est présentée dans une perspective interdisciplinaire alliant théorie et pratique. L’auteur s’adresse autant aux étudiants qu’aux professionnels de la protection animale et, de par un style clair et pédagogique, au grand public.
Notre avis : « Que le titre de ce livre ne fasse pas peur à ceux qui n’ont pas la fibre philosophique : avec ses chapitres et ses paragraphes clairement découpés et son style simple, il est facile à lire. Sans abus de chiffre ni de terme scientifiques, il dresse un état très complet des différents aspects de la condition animale. Et, qualité rare, sans partie pris agressifs, ni sentimentalisme : les faits parlent d’eux-mêmes, et le lecteur reste toujours libre de son jugement. Les « professionnels » de la défense animale trouveront là un solide matériel de références et ceux qui souhaitent préciser leurs connaissances apprendront l’essenteil de ce qu’il faut savoir. Un cadeau intelligent à se faire à soi-même et à offrir. »

« Un éternel Treblinka »
Charles Patterson – Calmann-Lévy – 2008

La souffrance des animaux, leur sensibilité d’êtres vivants, est un des plus vieux tabous de l’homme. Dans ce livre iconoclaste – que certains considéreront même comme scandaleux –, mais courageux et novateur, l’historien américain Charles Patterson s’intéresse au douloureux rapport entre l’homme et l’animal depuis la création du monde.
Il soutient la thèse selon laquelle l’oppression des animaux sert de modèle à toute forme d’oppression, et la « bestialisation » de l’opprimé est une étape obligée sur le chemin de son anéantissement. Après avoir décrit l’adoption du travail à la chaîne dans les abattoirs de Chicago, il note que Henry Ford s’en inspira pour la fabrication de ses automobiles. Ce dernier, antisémite virulent et gros contributeur au parti nazi dans les années 30, fut même remercié par Hitler dans Mein Kampf. Quelques années plus tard, on devait retrouver cette organisation du « travail » dans les camps d’extermination nazis, où des méthodes étrangement similaires furent mises en œuvre pour tétaniser les victimes, leur faire perdre leurs repères et découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins.
Un tel rapprochement est lui-même tabou, étant entendu une fois pour toutes que la Shoah est unique. Pourtant, l’auteur yiddish et prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer (qui a écrit, dans une nouvelle dont le titre de ce livre est tiré, « pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ») fut le premier à oser la comparaison entre le sort réservé aux animaux d’élevage et celui que les hommes ont fait subir à leurs semblables pendant la Shoah.
S’inspirant de son combat, Patterson dénonce la façon dont l’homme s’est imposé comme « l’espèce des seigneurs », s’arrogeant le droit d’exterminer ou de réduire à l’esclavage les autres espèces, et conclut son essai par un hommage aux défenseurs de la cause animale, y compris Isaac Bashevis Singer lui-même.
« Le livre de Charles Patterson pèsera lourd pour redresser les torts terribles que les hommes, au fil de l’histoire, ont infligés aux animaux. Je vous incite vivement à le lire et à réfléchir à son important message. » Jane Goodall, primatologue
« Le défi moral posé par Un éternel Treblinka en fait un livre indispensable pour celui qui cherche à explorer la leçon universelle de la Shoah. » Maariv, journal israélien

« Sans offenser le genre humain, réflexions sur la cause animale »
Elisabeth de Fontenay – Albin Michel – 2008

Dix ans après avoir arpenté, dans Le Silence des bêtes, les diverses traditions occidentales qui, des Présocratiques à Jacques Derrida, ont abordé l’énigme de l’animalité, Élisabeth de Fontenay s’expose au risque et à l’urgence des questions politiques qui s’imposent à nous aujourd’hui. L’homme se rend-il coupable d’un crime lorsqu’il tue ou fait souffrir une bête ? Faut-il reconnaître des droits aux animaux ?
Cette approche philosophique qui s’essaie à travers sept perspectives différentes atteste, on ne s’en étonnera pas, un refus constant de dissocier le parti des bêtes et celui de l’exception humaine.

« Primates et philosophes »
Frans de Waal – Editions du Pommier – 2008

Une longue tradition philosophique et scientifique situe l’origine de la moralité humaine non dans l’évolution mais dans la culture : nous serions moraux par choix et non pas nature. Bien plus, la moralité serait une fine écorce recouvrant une nature par ailleurs mauvaise.  » C’est l’animal en nous « , entendons-nous souvent quand notre comportement a laissé à désirer… Fort d’une vie de recherches sur le comportement des primates, Frans de Waal bat en brêche cette triste vision du monde naturel. S’appuyant à la fois sur Darwin, ses propres observations et certaines découvertes récentes, il explique comment nous sommes issus de l’évolution d’une longue lignée d’animaux qui s’occupent des plus faibles et établissent entre eux des liens de coopération fondés sur des transactions réciproques. Sa réflexion va bien au-delà de l’opposition simpliste entre nature et culture et illustre l’alliance novatrice de la philosophie et de la biologie au service de l’éthique. Composé de leçons données à l’université de Princeton, l’ouvrage comporte également les réactions de trois philosophes et d’un spécialiste de la psychologie évolutionniste, et la réponse de De Waal, qui clarifie ainsi ce qui différencie les hommes des autres animaux.

« Droits des animaux, théories d’un mouvement »
Enrique Utria, préfacé par Armand Farrachi – Droits des Animaux -2007

On mesure le progrès moral d’une civilisation – disait Gandhi – à sa façon de traiter les animaux. Aujourd’hui, force est de constater que les traitements que nous infligeons aux animaux relèvent de la barbarie la plus totale. Il aura fallu des crises comme la vache folle ou la grippe aviaire pour que l’opinion publique s’aperçoive du sort réservé aux animaux, réduits au rang de vulgaires marchandises pour notre consommation. Parallèlement, nous réalisons, entre autres grâce à l’éthologie cognitive (Donald Griffin) que la conscience, les émotions, l’intelligence, ne sont pas le « propre de l’Homme », ce qui aggrave encore davantage notre responsabilité.
La question de notre rapport aux animaux, déjà abordée par les philosophes de l’antiquité, trouve un nouvel écho grâce à certains théoriciens et philosophes contemporains des droits, qui estiment qu’il est nécessaire et urgent de reconnaitre des droits fondamentaux aux animaux. Qui sont ces penseurs ? Quelles sont leurs théories ? De quelle manière celles-ci s’articulent-elles les unes aux autres ? Ce livre apporte les clés nécessaires à la compréhension de l’enjeu éthique que représentent les droits des animaux, grande question du 21ème siècle.

« Quand un animal te regarde »
Elysabeth de Fontenay – Gallimard Jeunesse – 2006

Quand il arrive qu’un animal me regarde, je me trouble parce que je ne sais pas du tout ce qui se passe dans sa tête. Et même, au fond, j’en viens à me demander comment il est possible que tant de bêtes existent sur la terre, dans l’air et dans l’eau : les unes si proches, les autres si différentes des hommes. Seuls les peintres, peut-être, ont su transmettre ce mystère.
Une autre question me tourmente : qui nous a donné le droit de disposer des animaux comme de choses ? Ils éprouvent des émotions, ils ressentent du bien-être et de la douleur, ils n’ignorent pas l’angoisse. Cette sensibilité nous crée des devoirs envers eux, car un être humain digne de ce nom doit veiller sur plus faible que soi.

« Liberté et inquiétude de la vie animale »
Florence Burgat – Ed.Kimé – 2006

La question de l’animal occupe une place singulière dans la philosophie occidentale moderne.
L’animal y est certes présent, mais à un titre bien particulier. Il désigne l’être privé de tous les attributs qui sont censés caractériser l’humain : l’âme, la raison, la conscience, le langage, le monde. Cette approche privative a notamment conduit à une lecture mécaniste de la vie animale. S’opposant à cette conception, les approches phénoménologiques ont ruiné les fondements philosophiques du mécanisme, mais aussi du vitalisme.
C’est en effet en partant de l’animal comme  » corporéité animée « , et en considérant son comportement comme la manifestation de la vie en lui – d’une vie qui n’est ni l’arrière-plan ni la cause des phénomènes vitaux – qu’un tout autre regard s’est mis en place. La reconnaissance de la liberté et de l’inquiétude, du fait du mouvement spontané, de la perception et de l’émotion, distingue la vie animale de la vie végétale, et permet d’y voir l’émergence d’une condition existentielle.

« Un animal, un philosophe »
Robert Maggiori – Julliard – 2005

On ne sait pas si l’animal a une âme. Il n’est pas sûr non plus – comme le disait une amie à propos de son chat – qu’à le regarder au fond des yeux on puisse voir les sources du Nil. Mais, dans ce que l’homme dit de la bête, il y a toujours quelque reflet de ce qui se cache en son âme.’ R. M. Le chat de Derrida, le lion de Nietzsche, l’orang-outan de Rousseau, l’éléphant de Kant, la pie de Descartes, le poulet d’Aristote… En lisant les philosophes, on apprend bien des choses sur les animaux, curieuses et cocasses parfois, et plus encore sur les hommes, sur leurs désirs et leurs délires, leurs aversions et leurs passions ! A l’occasion d’une série de chroniques de Libération, au cours de l’été 2004, Robert Maggiori s’est interrogé sur le rapport entre le philosophe et l’animal, réel ou symbolique, et a mis en scène, avec humour et érudition, quelques moments de cette étrange aventure – pour nous inviter à une merveilleuse excursion à travers l’histoire de la pensée.

« Psychologie du crime de l’exploitation animale »
Philippe Laporte – 2004

L’urbanisme moderne exporte les abattoirs vers la périphérie des villes pour éloigner des regards les crimes traditionnellement commis envers les animaux. Le métier de bourreau a toujours été un métier méprisé, comme si la société avait honte de ce qu’elle fait. Mais pour cesser de commettre ce crime collectif nous devrions reconnaître qu’il en est un. Ce qui augmenterait encore notre sentiment de culpabilité, c’est pourquoi nous le faisons rarement. Défenseur de la cause animale, l’auteur, après avoir pratiqué un militantisme accusateur, en appelle aujourd’hui à une nouvelle façon de militer moins culpabilisante et plus au fait des facteurs psychologiques

« Le projet Grands Singes, l’égalité au-delà de l’humanité »
Sous la direction de Paola Cavalieri et Peter Singer – One Voice – 2003

Le Projet Grands singes est un projet révolutionnaire : étendre les droits fondamentaux de la personne humaine au-delà de notre espèce, pour en faire bénéficier les chimpanzés, les gorilles et les orangs-outans. Pourquoi un tel projet ? De la tribu à la nation et de la « race » à l’espèce humaine tout entière, en passant par l’émancipation des esclaves et par l’émancipation de la femme, la sphère de l’égalité morale s’est élargie au cours de notre Histoire. Selon les auteurs de ce livre, il est temps de franchir une nouvelle étape dans ce processus et de cesser de tracer inconsciemment, selon un critère d’espèce, les mêms barrières mentales que celles que certains traçaient naguère selon un critère de tribu, de race ou de nation.
Cette édifiante série de 31 essais, rédigés par de célèbres spécialistes de diverses disciplines – éthologues, biologistes, philosophes, etc. – remet en question bien des idées reçues. Expériences vécues, observations scientifiques, argumentations juridiques, raisonnements philosophiques et considérations d’éthique, c’est un tour d’horizon complet de la question des droits des grands singes qui nous est proposé ici.

« Luc Ferry ou le rétablissement de l’ordre »
E. Hardouin Fugier, E.Reus, D.Olivier – Tahin Party – 2002

Luc Ferry est le plus médiatique porte-parole de l’humanisme  » à la française « , dont il s’est fait une spécialité.
Qu’en est-il des thèses qu’il défend ? De ses méthodes argumentatives ? Le présent ouvrage, qui explore quelques questions philosophiques et rétablit quelques faits historiques, n’est guère tendre avec l’individu. Mais ne nous y trompons pas : derrière le personnage, ce sont bel et bien certains préjugés de notre temps qui sont mis en cause.

« Espèces et éthique »
Yves Bonnardel, David Olivier, James Rachels et Estiva Reus – Tahin Party – 2001

Depuis la formulation par Darwin de la théorie de l’évolution, on ne peut plus tenir pour scientifique la conception du monde selon Aristote ou la Genèse.Pourtant, notre éthique continue de reposer sur une approche mystique de la nature et une sacralisation de l’humanité.
Nous considérons toujours les animaux non humains comme des moyens pour nos fins, et nous les sacrifions par millions pour servir nos intérêts. Les termes de ce paradoxe constituent le sujet des textes rassemblés dans cet ouvrage. Quelle évolution peut-on espérer ?

« Le zoo des philosophes, de la bestialisation à l’exclusion »
Armelle Le Bras Chopard – Plon – 2000

L’objet de ce livre est de montrer comment le débat sur les différences entre l’homme et l’animal (1ère partie) et les caractères anthropomorphisés attribués à certaines espèces animales (2ème partie) ont pour but de renvoyer à l’animalité, présentée sous la forme péjorative de la bestialité, à des distinctions sexuelles raciales, ethniques, religieuses ou sociales (3ème partie).
En Occident, auquel nous nous cantonnerons, le discours religieux, philosophique, scientifique…n’a en effet rien de neutre. Le constat des différences entre l’homme et l’animal sert à prouver la supériorité de l’homme sur la bête et à justifier la domination de l’un, le sujet, sur l’autre, réduit à l’état d’objet. L’intention est claire dans les thèses dualistes qui posent une coupure radicale entre les essences humaine et animale et trouvent leur expression culminante dans la théorie de l’animal-machine de Descartes. Mais elle transpire aussi dans les thèses monistes qui, si elles affirment une continuité entre les deux ordres (continuité des espèces dans l’Antiquité, transformisme de Lamark puis évolutionnisme de Darwin…) et rejettent le principe d’une différence de nature, établissent une différence de degrés et posent l’homme au sommet de la hiérarchie. Si la controverse a de tout temps été très vive sur cette question de la nature de l’animal parce qu’elle renvoie à celle de la nature de l’homme, elle est ranimée ces dernières années, en particulier par les écologistes et les défenseurs des droits des animaux qui dénoncent cette façon anthropocentriste de définir l’animal par rapport au référent humain et ce droit à la domination qui en découle pour l’homme.
Le propos ne consiste pas ici à prendre partie dans ce débat qui suscite aujourd’hui une abondante littérature visant à réhabiliter l’animal, mais à comprendre comment le discours sur l’animal, s’il sert d’abord à légitimer les rapports jugés iniques entre l’homme et l’animal, n’est en fait qu’un détour pour introduire des discriminations à l’intérieur de l’humanité.
Notre avis : Un livre majeur, qui démontre avec brio le lien profond qui existe entre exploitation animale et exploitation humaine.

« Des hommes et des bêtes »
Alain Finkielkraut et Elisabeth De Fontenay – Répliques Ed.du Tricorne – 2000

L’humanisme a-t-il eu raison de séparer radicalement l’humanité de l’animalité ? La maîtrise du vivant laisse-t-elle l’homme seul avec lui-même ? En abandonnant ses pratiques sacrificielles d’animaux, le christianisme a-t-il rendu possible l’émergence d’une mort industrielle ? Le regard animal peut-il nous apprendre quelque chose sur nous-mêmes ? Les deux intervenants s’interrogent sur ces questions d’une troublante actualité en cette période de débats éthiques et politiques sur le clonage, l’expérimentation animale et la maladie de la vache folle.

« La dignité de l’animal, quel statut pour les animaux à l’heure des technosciences ? »
Denis Müller et Hugues Poltier – Labor et Fides – 2000

A bien des égards, comme le philosophe Emmanuel Kant l’avait déjà signalé, la manière dont nous traitons les animaux nous renvoie en miroir notre propre attitude envers nos compagnons humains. La maladie de la vache folle n’est-elle pas le résultat d’une rationalité industrielle déraisonnable et, par là même, le révélateur des dérives de la rationalité instrumentale et des menaces qui pèsent sur l’éthique ? Les perspectives ouvertes par le génie génétique et par les xénotransplantations n’annoncent-elles pas une fuite en avant dans les illusions d’une technoscience sans conscience et sans précaution ? Comment trouver un équilibre entre les intérêts des patients, les finalités de la médecine, le respect de l’animal et les réalités de l’économie ou de la politique ? Pour promouvoir une éthique à la hauteur de ces questions, faut-il abandonner tout anthropocentrisme, adopter une philosophie centrée sur la vie et le vivant (biocentrisme) prenant uniquement en compte le critère de la souffrance humaine et animale (pathocentrisme) ? Fruit d’un colloque interdisciplinaire tenu à Lausanne en mai 1999, cet ouvrage donne la parole à des chercheurs d’horizons très variés : des spécialistes de la zoologie, de l’étude du comportement animal, de la douleur animale et humaine et de l’anthropologie culturelle, des juristes, des médecins, des philosophes et des théologiens.

« Les ennemis de la Terre »
Armand Farrachi – Exils Editeurs – 1999

« Le seul moteur de notre civilisation productiviste est la destruction. Destruction des hommes, des peuples, des milieux naturels, destruction même de cette économie qui, emportée par son élan criminel s’autodétruit et ne trouve à se survivre qu’en se détruisant ailleurs ».
Le constat d’Armand Farrachi est clair : malgré les déclarations d’intention, malgré les efforts des écologistes, la planète est en danger. Ses ennemis cherchent un profit immédiat à empoisonner l’air, les sols et l’eau, à abattre les arbres et les animaux. Ils trouvent en outre un intérêt à détruire la réalité pour lui substituer un réel artificiel, éventuellement virtuel, qu’ils contrôleraient entièrement.
Qui sont les ennemis de la Terre ? Les producteurs qui se livrent au pillage de la nature. Les chasseurs, pour qui la mort du non-humain est un loisir. Les consommateurs, prêts à brader leur liberté et leur responsabilité contre la promesse d’un bien-être trompeur. Les idéologues qui justifient la violence contre le vivant par les concepts commodes de « progrès » et d' »humanisme »…
Cet essai polémique permet de prendre la mesure d’une agression généralisée. Sous forme de réponses, aux critiques, il invite aussi à relever le défi de la liberté et à établir de nouvelles relations entre la planète et les hommes. La défense de la nature n’est-elle pas le plus sûr moyen de penser et de garantir la liberté individuelle ?

« Le silence des bêtes, la philosophie à l’épreuve de l’animalité »
Elisabeth de Fontenay – Fayard – 1998

L’Antiquité fut en quelque sorte un âge d’or pour les bêtes. Car si les hommes offraient des animaux en sacrifice à Dieu, aux dieux, ils s’accordaient sur leur statut d’êtres animés et avaient pour elles de la considération. Certes, bien des questions demeuraient ouvertes, et les philosophes de ce temps ne manquèrent pas de s’entredéchirer en tentant d’y répondre. Les animaux pensent-ils ? Sont-ils doués de raison ? Ont-ils la même sensibilité que nous ? Faut-il s’interdire de les manger ? Mais pourquoi donc restent-ils silencieux ?
Depuis que Dieu s’est fait homme, que le Christ s’est offert en sacrifice tel un agneau, c’est-à-dire depuis l’ère chrétienne, la condition de l’animal a radicalement changé. Désormais les philosophes se préoccupent surtout de verrouiller le propre de l’homme et de ressasser les traits qui le différencient des autres vivants, lesquels sont considérés comme des êtres négligeables : tenus pour des machines (Descartes) et à l’occasion comparés à des pommes de terre (Kant).
Des hommes d’esprit et de coeur font bien sûr exception, au XVIIIe siècle surtout. A leur suite, Michelet dénoncera prophétiquement l’injustice faite aux animaux et annoncera que c’est compromettre la démocratie que de les persécuter.
Au XXe siècle, une certaine littérature vient renforcer de nouveaux courants philosophiques pour rappeler que la manière dont nous regardons les bêtes n’est pas sans rapport avec la façon dont sont traités quelques-uns d’entre nous, ceux que l’on déshumanise par le racisme, ceux qui, du fait de l’infirmité, de la maladie, de la vieillesse, du trouble mental, ne sont pas conformes à l’idéal dominant de la conscience de soi.Ce livre expose avec clarté la façon dont les diverses traditions philosophiques occidentales, des Présocratiques à Derrida, ont abordé l’énigme de l’animalité, révélant par là même le regard que chacune d’elle porte sur l’humanité. C’est pourquoi on peut le lire aussi comme une autre histoire de la philosophie.

« Les droits de l’animal aujourd’hui »
Textes réunis par Georges Chapouthier et Jean-Claude Nouët – Arléa-Corlet – 1997

C’est autour du thème des “ droits de l’animal “ que se regroupent aujourd’hui ceux qui s’intéressent au respect des animaux comme ceux qui se font une certaine idée de la morale et de l’homme. Mais sait-on que des écrivains éminents comme Marguerite Yourcenar ou Thierry Maulnier, des scientifiques, célèbres comme Alfred Kastler, Théodore Monod ou Etienne Wolff se sont penchés sur cette question ? Le présent ouvrage propose, en une vingtaine de contributions, les réflexions les plus intéressantes des auteurs qui, de nos jours, ont analysé les droits de l’animal en regard des grands problèmes de société comme la chasse, l’élevage industriel, la corrida, les jardins zoologiques ou l’expérimentation animale. Il s’adresse donc à tous les publics.

« Questions d’éthique pratique »
Peter Singer – Bayard – 1997

L’égalité est-elle un principe intangible ? Faut-il respecter la vie à tout prix ? Pourquoi faut-il se préoccuper de l’environnement ? Quelles doivent être nos responsabilités vis-à-vis des plus pauvres ? Que penser de l’avortement et de l’euthanasie ? Quelle attitude devons-nous adopter à l’égard des animaux ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Bref, quels peuvent être les fondements d’une véritable  » éthique pratique  » ? Peter Singer aborde les dilemmes moraux, petits ou grands, de cette fin de siècle et propose une méthode pragmatique et rationnelle pour faire face aux situations concrètes. Aussi original que clair, aussi percutant que subtil, Questions d’éthique pratique a été traduit dans le monde entier et a suscité de vives polémiques avant de devenir un classique de la philosophie morale.

« Le philosophe et ses animaux, du statut éthique de l’animal »
Jean-Yves Goffi – Editions Jacqueline Chambon – 1994

Les sociétés technologiquement avancées ont instauré des rapports inédits, souvent violents (élevage industriel, expérimentation animale, extinction des espèces sauvages) entre les hommes et les animaux. Le but de ce livre est de clarifier le débat contemporain ainsi suscité autour « des droits de l’animal », en poursuivant un triple objectif : exposer les arguments des philosophes qui prônent la libération animale, la défense animale, et la défense des « intérêts » des animaux. Montrer ensuite le prolongement de ces analyses à des questions dites d’ »éthique de l’environnement ».

« La libération animale »
Peter Singer, Grasset, 1993

Quelle doit être notre attitude « morale » envers les animaux ? Faut-il leur reconnaître des droits ? Le « spécisme » – C’est-à-dire la haine d’une espèce pour une autre – peut-ilêtre dénoncé au même titre que le racisme ? Telles sont entre autres, les questions que pose Peter Singer dans cet ouvrage qui a déjà suscité une controverse passionnée aux Etats-Unis et dans l’ensemble du monde anglo-saxon.
Mais par -delà les résonance affectives d’une telle controverse – surtout dans un pays qui comme la France, compte 35 millions d’animaux domestiques – cet ouvrage ne manquera pas, dans la patrie de Descartes, de soulever de véritables problèmes philosophiques. En effet, c’est en philosophe que Peter Singer défend, avec une clarté sans faille, la thèse selon laquelle « nos amis les bêtes » possèdent, sur le plan moral, une valeur aussi éminente que celle des êtres humains.
Que ce soit pour y puiser des arguments en faveur de cette thèse, ou pour les réfuter, tous ceux qui s’intéressent aujourd’hui au statut du vivant se doivent donc de lire ce livre désormais classique.
Notre avis : Un livre qui conduit inévitablement à nous poser des questions fondamentales quant à notre rapport avec l’animal. Un livre dont on ne sort pas indemne.

« Les droits de l’animal »
Georges Chapouthier – Que sais-je ? PUF – 1992

Les droits de l’animal s’entendent principalement comme des droits moraux. Les questions qu’ils soulèvent s’inscrivent dans le cadre de controverses passionnées qui traversent le monde occidental, et touchent aux animaux de compagnie, à la chasse, aux combats d’animaux, à l’alimentation carnée, à l’expérimentation animale, voire à l’écologie politique et à la place de l’homme dans le monde.

« Droit et Animal » (Tome II)
Collectif Presses de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse, 1988

En mai 1987 la communauté scientifique de Toulouse sous l’impulsion de l’Association « Homme, Animal et Société » présidée par la Professeur Alain Couret, entouré d’Alain Gallo, Frédéric Ogé, organisait une semaine de colloques sur des thèmes aussi divers que Biologie et Animal, Droit et Animal, Histoire et Animal.
Les principales communications présentées au cours de cette semaine « Homme, Animal et Société » sont rassemblées et présentées dans des volumes publiés par les Presses de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse.